A priori, la Justice renvoie à ce qui est conforme au droit , à ce qui est conforme au
lois en tant que les lois semblent être pour la vision commune, l'actualisation du Droit. En
effet, l'étymologie même du terme de justice renvoie à cette première idée. Justice vient de
justus en latin qui signifie conforme au droit , mot qui lui même vient de jus,juris le droit . Par
l'origine même un lien apparaît donc entre Justice et Droit. Le Droit renvoie quant à lui à ce
qui s'oppose au Devoir dans les typologies commune, celles de la vie de tous les jours. On
considère donc comme appartenant au droit, tout ce que l'on peut faire impunément, et
comme Devoir , tout ce que l'on est obligé de faire. Obligé et non pas contraint , sinon ça ne
relève plus du devoir. néanmoins, il est bien réducteur de se borner et de se contenter des
définitions habituelles du Droit et de la Justice, car de nombreux problèmes sont recouvert
par ces notions. Le vote est le meilleur exemple de ce qui est appelé Droit. C'est un droit
qu'une longue lutte historique a permis de conquérir, et c'est un droit considéré comme juste ,
car étant donné à tous , il n'est pas cause d'inégalité. Une première définition de justice se
trouverait donc dans la notion d'égalité. Cependant, bien que le vote soit un droit, il est aussi
le devoir de tout citoyen , et il est d'ailleurs malséant de ne pas voter pour ce dernier. Un
paradoxe semble donc apparaître car le vote serait à la fois droit et devoir. Cela semble
impossible. Mais l'erreur vient des définitions habituelles de droit et de justice qui ne
remarquent pas les implications et les différents niveaux de compréhension de ces notions.De
plus, que ce soit en tant que droit ou devoir , le vote est juste, car donné à tous ( du moins en
Démocratie). C'est la raison pour laquelle le régime monarchique qui n'offrait la possibilité de
vote qu'à une minorité privilégiée , était qualifié d'injuste, et qu'il a été renversé par la
Révolution.
[...] Mais un problème apparaît au niveau du rapport justice en soi et droit en tant qu'idée. Ne faudrait-il pas comprendre in fine que la justice en soi et le droit sont identique, qu'ils sont un principe similaire de l'action et comprendre également que l'idéal de la Justice et du droit serait la conduite des hommes selon ce principe , sans que l'état civil n'ait a corriger leurs actions non conforme? il s'agit de comprendre que le problème des rapports entre Justice et droit provient certes d'une imprécision des typologies, mais surtout d'une mauvaise conduite humaine. [...]
[...] Il apparaît dès lors que le droit et la justice sont indissociables et non hiérarchisables. Dès lors , les droits que l'on considère comme naturels sont aussi des droits justes par nature, car ils sont conformes à la nature de l'homme.C'est pourquoi la liberté est un droit naturel. Cette imbrication des notions renvoie plus loin à un degré moral. En effet, kant démontre dans les Fondements de la métaphysique des moeurs qu'une action est morale ou non selon le principe de cette action , selon sa maxime, et non pas selon son résultat. [...]
[...] Les rapports entre la justice et le Droit ne sont donc pas unilatéraux mais chaque notion s'implique ce qui amènerait à penser qu'au point de vue de l'idée , le droit et le juste renvoient à la même conception. En effet, dans les hiérarchies établies plus haut, soit le droit était en tant qu'idée et la justice en tant qu'institution réelle, ce qui faisait dépendre la justice du droit, ce qui est l'idée publique, soit la justice était vue comme en soi, comme idée également et le droit était vue en tant que positif , i.e. en tant que loi. Dans ce cas c'était la justice qui rendait possible le droit. [...]
[...] D'ailleurs, la pensée commune des hommes a longtemps été que leur action était jugée par Dieu ( c'est encore celle des personnes qui ont la foi évidemment). Cette croyance, qui peut être critiquée, renvoie cependant à l'idée d'une justice et d'un droit divins. Si le droit et la justice peuvent être pris dans ce sens , c'est qu'ils renvoient à un idéal de justice ou de droit. La justice en tant qu'idéal est d'ordre divin chez les personnes croyantes, elle est une idée chez les autres. [...]
[...] Mais , même si il semble valable de poser cette hiérarchie et cette dépendance de la justice vis à vis du droit , ce serait réduire la notion de justice à l'institution judiciaire et oublier les autres acceptions qu'elle recouvre. En ce sens , il sera possible de renverser la hiérarchie. Même si l'on vient de poser une dépendance de la Justice vis à vis du droit , il est possible , en prouvant que la justice peut être prise dans un autre sens, de réfuter ou du moins de nuancer cette assertion. [...]
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