N'y aurait-il pas d'autres facteurs, plus importants, qui rentreraient en jeu lorsqu'est défini ce qui est juste ? Nous nous poserons donc la question suivante : la justice d'une société doit-elle obligatoirement refléter l'avis de toute sa population ?
[...] Cependant, puisque ce qui est juste ou non va définir la manière dont une société va être organisée, il apparait à première vue nécessaire que les valeurs choisies reflètent l'opinion de toute la population, ou au moins d'une grande majorité. Est-ce pourtant réellement le cas ? N'y aurait-il pas d'autres facteurs, plus importants, qui rentreraient en jeu lorsqu'est défini ce qui est juste ? Nous nous poserons donc la question suivante : la justice d'une société doit-elle obligatoirement refléter l'avis de toute sa population ? Dans un premier temps, nous verrons que oui, effectivement c'est le cas. [...]
[...] Au final, la justice représente sans aucun doute une forme de violence, légitime et consentie. Mais si elle est consentie, c'est que les hommes constituant la société se sont mis d'accord sur les valeurs qui la constituent. C'est l'argument avancé par Jean-Jacques Rousseau dans Du Contrat Social, même si son raisonnement présuppose que la société dont il est question possède un système démocratique. Selon loi, la démocratie est le système idéal dans lequel les citoyens se mettent d'accord sur ce qui est juste en votant. [...]
[...] Il s'agit en fait d'une autorité à laquelle doit se soumettre toute la population d'une société. Elle est donc un outil du pouvoir en place. La plupart du temps, des institutions traduisent dans les faits ce qui est un idéal plutôt abstrait. La justice juge les individus : c'est elle qui décide si une personne est conforme ou non aux normes de la société. Ce qui nous amène à la caractéristique la plus importante de la justice : sa dimension punitive. [...]
[...] Cela implique donc qu'ils se soient mis d'accord. On peut cependant également considérer que l'assentiment du peuple n'est pas nécessaire à l'établissement d'une justice, à la définition de ce qui est juste. Dans Les Pensées, Pascal avance l'hypothèse que le seul moyen d'établir une justice consensuelle est justement de duper le peuple. L'argument avancé est que les intérêts des individus sont trop différents et au final irréconciliables. Il s'agit d'une vision pessimiste de la société, qui n'accorde qu'une confiance toute relative en les êtres humains. [...]
[...] Selon lui, les hommes sont fondamentalement mauvais, et la seule solution pour qu'ils s'organisent en société est d'abandonner certaines de leurs libertés à un pouvoir puissant. Cette vision peut être appliquée à la justice. Si l'on suit cette hypothèse, il ne peut pas y avoir de justice entre les hommes s'il n'y a pas de société, et il ne peut pas y avoir de société sans privation de libre arbitre et de libertés. Là où Rousseau parle d'un abandon consenti, Hobbes voit cette privation comme subie. Il est également évident que les pouvoirs dictatoriaux peuvent se passer de l'approbation du peuple. [...]
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