Dans sa phrase « L'ennui est tout simplement un des visages de la mort, et c'est la mort que fuient beaucoup d'hommes lorsqu'ils voyagent. », Julien Green nous expose un problème non seulement d'ordre psychologique mais également d'ordre social.
En effet, dans la mesure où l'ennui est défini comme un désintérêt envers toutes choses ou toutes personnes, il en résulte une absence d'activité, et ceci est la conséquence de la volonté propre à l'individu. Les pensées de celui-ci sont alors directement liées à cette inactivité. Cette personne perd par conséquent toute envie de rencontrer et de se faire des amis. L'auteur insiste sur les implications fatales de telles désaffections des activités quotidiennes et présente une solution face à ce problème : le voyage. Il s'en suit cependant une question non résolue : ce voyage nous permet-il effectivement d'échapper à cette tragédie ou est-ce que celle-ci nous rattrape-t-elle de toute façon ? Il dénonce également, par le verbe « fuir », la lâcheté de nombreux hommes vis-à-vis de situations inextricables qu'ils ne maîtrisent plus (divorce, chômage), ainsi que leur peur face à la mort. Il faut toutefois remarquer que l'échappatoire que Monsieur Green propose ne s'applique pas seulement à l'ennui, mais à tout objet conduisant à la « mort » de l'individu.
[...] A terme, ce manque de motivation, de combativité, puis de performances pourra finalement amener cette personne à être licenciée ! Elle aura alors effectivement perdu toute activité, en ayant perdu son activité principale, et on se retrouve dans un autre cas, celui de quelqu'un qui ne fait plus rien du tout. Il ne se retrouvera peut- être pas à la rue comme un «sans-abri», mais sera dans la même situation que tous les chômeurs, sans activité. Il devra, par conséquent, faire face à de nombreuses crises d'angoisse apparaissant lorsqu'on n'est pas sûr de pouvoir retrouver un travail. [...]
[...] Il faut toutefois remarquer que l'échappatoire que Monsieur Green propose ne s'applique pas seulement à l'ennui, mais à tout objet conduisant à la mort de l'individu. Pour ma part, je suis d'accord, sur le fond, avec l'auteur, mais la simplification qu'il accorde à ce visage mortel et l'ambiguïté du terme la mort reste à redéfinir. Car il peut aussi bien s'agir de la mort de l'esprit, la partie psychique du corps, que de la mort cérébrale, physique. Ce dernier étant généralement dû à la maladie ou à des accidents, il n'est pas lié à l'ennui, et ne font donc pas l'objet de la discussion inspirée par Green dans sa phrase. [...]
[...] La reprise d'une quelconque activité implique alors la reprise de motivation et de confiance en soi, qui permettra de sortir de cette mort tout au moins de la contourner pour un certain temps. Je peux donc affirmer, en accord avec l'auteur, que voyager est une échappatoire à la mort. Il faut toutefois remarquer que le voyage peut aussi avoir un autre but que la fuite. Il peut, en effet, améliorer et enrichir les connaissances d'autrui, lui ouvrir l'esprit sur de nouvelles perspectives de vie, découvrir de nouveaux horizons ainsi que de nouvelles personnes. [...]
[...] Celle qui choisit de ne pas travailler, à l'extérieur du domaine familial, assure à temps plein l'éducation de ses enfants, tout en assurant en même temps le bien-être du couple et de sa famille entière. Il ne reste donc guère de temps pour l'ennui, car la femme, et mère, n'est pas seulement responsable d'elle-même, mais avant tout de ses enfants ! Si elle travaille, bien que soumise à une pression extérieure supplémentaire, elle doit impérativement assurer son double rôle professionnel et familial, réussissant par là même naturellement à mieux gérer son stress (même si les hommes s'investissent de plus en plus dans l'éducation de leurs enfants). [...]
[...] Nuançant, cependant, le fait qu'une des variantes de voyage rapproche plutôt l'individu de la mort réelle. [...]
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