Dissertation de Philosophie (niveau Bac +3) sur le sujet suivant : Je est un autre. Qu'est-ce que "Je"? Qu'est-ce qu'un "autre" ? D'après ces définitions, la problématique qui se pose est "est-il possible d'être totalement conscient de soi-même ou y a-t-il des forces qui nous échappent et nous empêchent d'être soi ?".
[...] Or même l'être qui choisit d'obéir aux lois donc de se laisser guider par une force extérieure et qui intériorise ces règles au sein de son inconscient obéit à des lois qu'il a choisies soi même. En effet, dans un Etat démocratique chaque citoyen élit son représentant, celui qu'il considère comme étant le plus conforme à son idée du Bien pour l'ensemble de la cité et pour soi-même c'est-à-dire à son idée du bonheur. Lors de l'élection c'est le moi conscient qui agit après délibération et jugement, c'est-à-dire après avoir pesé le pour et le contre, c'est donc ce même moi conscient qui choisit librement les pulsions qui doivent être censurées par son inconscient. [...]
[...] Or je ne suis pas le seul moi, le monde est peuplé de je et chacun est à l'autre autrui. Mais il ne faut pas confondre l'autre qui n'est pas forcément digne de respect et autrui qui doit être traité conformément à la loi morale car il est à ma hauteur. L'autre est alors mon semblable donc l'autre est je. Mais cela signifie-t-il que je est un autre ? Ce moi conscient est-il sûr d'être libre, d'agir selon sa seule volonté c'est-à-dire son libre arbitre ? [...]
[...] Intériorisant depuis toujours des règles extérieures, l'inconscient pousse le moi à agir selon ces lois imposées et le je agit par conséquent selon une force née de lois qui lui ont été imposées sans émaner de soi même. Ainsi, je n'est pas libre. Cependant, la question de la responsabilité remet en cause la légitimité d'une justication des actes immoraux par la présence d'un inconscient. En effet, l'être conscient est libre de choisir d'être moral ou non car il est conscient des enjeux qu'entrainent ses choix. Dans un Etat démocratique, chaque moi conscient choisit son représentant qui lui impose ensuite les lois. [...]
[...] Mais c'est au contraire le devoir qui est signe de liberté car en choisissant d'être moral en se soumettant aux lois, le moi résiste aux pulsions de sa nature et de son inconscient. C'est cette réaction de rébellion face aux lois qui accentue cette servitude au monde extérieur : la personnalité du moi est construite à partir des expériences extérieures qu'il ne contrôle pas donc je est un autre. La volonté seule, sans influence externe n'existe pas : le moi conscient n'est jamais totalement conscient de soi-même et l'impression d'agir selon son propre libre-arbitre dont il se persuade n'est en fait qu'illusion. [...]
[...] Cependant, comment justifier la notion de responsabilité du je ? En effet, la morale, c'est-à-dire le jugement entre le bien et le mal, est obtenue par le choix conscient d'agir ainsi par devoir, par respect pour la loi. Le sujet juge par soi-même s'il est nécessaire ou non d'agir de façon légitime c'est-à- dire conformément à la loi, aux règles morales : le moi conscient agit alors selon son libre arbitre, rien ne l'oblige à obéir aux lois qui lui sont imposées. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture