En s'intéressant à la notion de temps, on ne peut que se demander quels effets il opère sur les choses et sur l'homme. Doit-il être considéré comme un phénomène qu'on ne peut ni dominer ni maîtriser ?
A cette question, Jankélévitch répond par l'affirmative : pour lui, le temps est responsable de l'altération des êtres, un facteur contre lequel nous n'avons aucun pouvoir et qui nous démunit.
Dans un premier temps, nous est présenté le caractère irréversible du temps (lignes 1 à 4). Puis l'auteur se concentre sur le rôle de la mémoire dans la déception causée par la sensation de perte (...)
[...] ( enfin, Jankélévitch insiste sur le fait que l'homme change, qu'il est soumis à une dégradation constante. Cette dégradation est, selon lui, continue et on ne peut l'empêcher. L'homme devient un autre que lui-même, et un autre que cet autre , c'est à dire que la vie est une succession d' «images collées bout à bout Infinie est l'altérité de tout être, universel le flux insaisissable de la temporalité. ( Ainsi, l'homme, mais aussi toutes les choses, sont sous domination du flux temporel. [...]
[...] JANKELEVITCH - Illusoire retour Le voyageur revient à son point de départ, mais il a vieilli entre_temps ! [ ] S'il s'était agi d'un simple voyage dans l'espace, Ulysse( n'aurait pas été déçu ; l'irrémédiable, ce n'est pas que l'exilé ait quitté la terre natale : l'irrémédiable c'est que l'exilé ait quitté cette terre natale il y a vingt ans. L'exilé voudrait retrouver non seulement le lieu natal, mais le jeune homme qu'il était lui-même autrefois quand il l'habitait. [ ] Ulysse est maintenant un autre Ulysse, qui retrouve une autre Pénélope Et Ithaque aussi est une autre île, à la même place, mais non pas à la même date ; c'est une patrie d'un autre temps. [...]
[...] Dans le premier mouvement du texte, Jankélévitch débute dans sa démonstration de l'irréversibilité du temps par une comparaison entre espace et temps Le voyageur revient à son point de départ, mais il a vieilli entre-temps ! ( On peut dompter l'espace terrestre, matériel (cf. point de départ - il n'y a qu'à voir les nombreux moyens de locomotions inventés par l'homme pour accroître sa connaissance et sa domination de la Terre - , mais pas le tps vieilli car celui-ci est un flux insaisissable. [...]
[...] C'est ce qu'introduit Jankélévitch avec l'utilisation du terme irrémédiable et lorsqu'il évoque la déception de l'exilé qui perd toutes espérances de retrouver le jeune homme qu'il était avant son départ. Dans le second mouvement qui constitue l'argumentation du texte, Jankélévitch s'intéresse au rôle jouée par la mémoire dans les déceptions souvent éprouvées par l'homme lorsqu'il s'aperçoit d'un changement. L'exilé voudrait retrouver non seulement le lieu natal, mais le jeune homme qu'il était lui-même autrefois quand il l'habitait. [ ] Ulysse est maintenant un autre Ulysse, qui retrouve une autre Pénélope ( en évoquant ensuite le lieu natal l'auteur introduit cette notion de mémoire. [...]
[...] Il peut être frustré de ce bouleversement, mais il ne peut absolument rien y changer. Et Ithaque aussi est une autre île, à la même place, mais non pas à la même date ; c'est une patrie d'un autre temps. L'exilé courait à la recherche de lui-même, à la poursuite de sa propre image et de sa propre jeunesse, et il ne se retrouve pas. Et l'exilé courait aussi à la recherche de sa patrie, et maintenant qu'elle est retrouvée, il ne la reconnaît plus. [...]
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