L'imagination, faculté d'inventer, de concevoir, est souvent vue comme ce qui peut éloigner l'homme du monde, l'emmener au delà de notre réalité.
Lorsqu'il écrit « c'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles », JJ Rousseau présente l'imagination comme une faculté qui pourrait permettre à l'homme d'augmenter sa puissance d'action contredisant ainsi le rôle qui lui est communément attribué. Par l'imagination, l'homme pourrait alors enrichir la connaissance qu'il a du monde. Ainsi si l'on ne considère plus cette faculté comme une forme de négation du réel et si on lui prête un peu plus de crédibilité, on pourrait alors la considérer comme l'explique Baudelaire dans son œuvre Curiosité esthétique comme la faculté indispensable à l'évolution de l'homme et du monde. Il est alors possible de se demander si l'imagination ne permet pas à l'homme de mieux comprendre et donc connaître le monde qui l'entoure.
[...] Lorsque Malebranche écrit les fous sont visionnaires des sens puisqu'ils ne voient pas les choses comme elles sont et qu'ils en voient qui ne sont point, mais ceux dont je parle ici sont visionnaires d'imagination puisqu'ils imaginent les choses tout autrement qu'elles ne sont et qu'ils en imaginent même qui ne sont point il se rapproche de cette idée. L'imagination abuse ceux qui y croient, elle n'est en réalité qu'illusion et ne peut donc pas permettre de mieux comprendre le monde. Elle ne peut que donner l'illusion de mieux le comprendre. L'imagination peut aussi être perçue comme une faculté appauvrissante. Elle ramène l'inconnu au connu par une approche spontanée, naïve, paresseuse. [...]
[...] Proust écrit alors quelques grands artistes qui nous rendent le service [ ] de nous montrer quelle richesse, quelle variété, cache à notre insu cette grande nuit impénétrée et décourageante de notre âme que nous prenons pour du vide et pour du néant L'imagination est bien présentée ici comme une faculté qui permettrait à l'homme d'étendre les frontières de la connaissance, frontières qu'il ne peut franchir sans l'aide de l'imagination. C'est ici que l'on rejoint l'idée de JJ Rousseau selon laquelle c'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles. [...]
[...] L'imagination peut-elle nous permettre de mieux connaître le monde qui nous entoure ? L'imagination, faculté d'inventer, de concevoir, est souvent vue comme ce qui peut éloigner l'homme du monde, l'emmener au delà de notre réalité. Lorsqu'il écrit c'est l'imagination qui étend pour nous la mesure des possibles JJ Rousseau présente l'imagination comme une faculté qui pourrait permettre à l'homme d'augmenter sa puissance d'action contredisant ainsi le rôle qui lui est communément attribué. Par l'imagination, l'homme pourrait alors enrichir la connaissance qu'il a du monde. [...]
[...] Pour créer les lois pour comprendre les phénomènes, cette faculté semble indispensable. C'est elle qui a créé le monde, c'est elle qui étend notre monde, c'est elle qui nous permet de le connaître. Et lorsque l'homme accuse l'imagination de l'éloigner du réel il se ment à lui-même. Comme l'écrivait Breton l'imagination c'est ce qui tend à devenir réel elle est directement liée à la réalité, elle est directement liée à la connaissance. [...]
[...] C'est d'ailleurs cette idée que rejoint Baudelaire dans son œuvre Curiosité esthétique lorsqu'il écrit en parlant de l'imagination elle a créé le monde L'imagination renouvelle les possibilités de la compréhension et donc de la connaissance du monde, et l'expérimentation vérifie les hypothèses audacieuses produites par la créativité. L'imagination est nécessaire au savant pour formuler des hypothèses originales, pour permettre de comprendre, de connaître le monde autrement. L'imagination permet également à l'homme de mieux modéliser le monde qui l'entoure, permettant ainsi une meilleure compréhension de cet environnement. [...]
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