Réaction empiriste, mouvement des Lumières, Malebranche, Leibniz, Spinoza, idéalisme allemand, Newton, Descartes, courant empiriste, courant anglo-saxon, Hobbes, Hume, Kant
Entre les grands systèmes théologiques de Malebranche, de Leibniz et de Spinoza, et les grands mouvements idéalistes allemands du début du XIXe siècle, le XVIIIe siècle occupe une place très importante que l'on pourrait nommer le siècle de l'autonomie. Ce qui marque le XVIIIe siècle à son début, c'est la décadence rapide, puis la chute profonde des grands systèmes qui, sous l'inspiration cartésienne, nous l'avons vu, s'étaient toujours efforcées de maintenir ensemble le point de vue d'une philosophie de la nature et le point de vue d'une philosophie de l'esprit, science et métaphysique, morale et science moderne.
[...] Cette connaissance rationnelle commence pour Hobbes avec l'emploi de ces signes que sont les mots du langage. Un nom ou appellation est une parole humaine arbitrairement imposée, comme signe destiné à porter à son esprit une conception de la chose à laquelle il s'est imposé. Grâce au langage et à lui seul, les mots « vérité », « erreur », « raisonnement », prennent un sens. Cette thèse très importante revient à dire que l'homme ne peut penser qu'avec le langage, voire que c'est le langage et sa combinatoire qui nous donnent l'impression de penser. [...]
[...] Le courant empiriste L'Angleterre, terre du nominalisme depuis Guillaume d'Ockham, semble avoir toujours eu une prédisposition à développer une activité de pensée de type empiriste, cette attitude étant aujourd'hui dominante à partir des États- Unis, dans ce que l'on appelle « le courant anglo-saxon ». Ce courant empiriste s'inscrit pleinement dans le courant des lumières puisqu'il refuse radicalement de faire appel à toute intuition intellectuelle. Le souci d'être en toutes choses rationnelles conduit la raison à suspecter cette illusion qu'elle entretient encore par exemple chez Descartes de se croire substantielle et de pouvoir atteindre des pures essences. [...]
[...] Quand l'enfant touche la flamme, il apprend très vite que le feu brûle et généralise cette expérience. Si la flamme d'une bougie brûle, alors la flamme d'un feu ouvert brûle, etc. Il n'y a rien dans cette opération qui est scientifiquement valide. C'est la possibilité des jugements nécessaires de la science qui est donc ici mise en question. Le fondement de la théorie de la causalité, c'est un renforcement par habitude de l'attente d'un fait après la perception d'un premier fait. [...]
[...] Il y a dans la position empiriste d'une part une attention soutenue aux faits (Bacon) et un refus radical de toute intuition de type intellectuelle. Les empiristes s'entendent sur la thèse selon laquelle nos pensées, idées et connaissances viennent absolument de l'expérience sensible. Certains empiristes comme Hobbes (1588-1679) sont radicalement sensualistes, ne reconnaissant comme expérience véritable qu'une mécanique sensorielle. Hobbes est un des premiers philosophes à développer une théorie entièrement mécaniste de la perception. Affectés par les mouvements des objets extérieurs, les sens sont mis en mouvement, et ce mouvement se transmet au cerveau où commence un mouvement de réaction en sens inverse dont le début est précisément ce qui constitue la sensation. [...]
[...] Celui-ci le réveilla, dit ce dernier, de son sommeil dogmatique. Hume ouvre un nouveau type de rapport entre savoir et action. On peut dire que le rationalisme semble aller si loin chez Hume qu'il n'a même plus d'utilité immédiate pour l'action des hommes, si bien qu'il vaut mieux se fier à ses croyances mêmes non fondées lorsque l'on agit plutôt que d'agir en fonction de ce que donne à penser une véritable méthode scientifique. Le divorce entre science et expérience vécue semble s'agrandir de plus en plus. [...]
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