Introduction à la philosophie, Merleau-Ponty, Jean-Paul Sartre, corps et liberté, phénoménologie de la perception, comportements du sujet, sujet intellectuel, Heidegger, expérience affective, moyen d'expression
Merleau-Ponty (1908-1961) a été un grand ami de Sartre. Il se définit aussi comme un existentialiste, mais s'est séparé de plus en plus profondément de la pensée de Sartre. Merleau-Ponty montre que l'analyse que Sartre fait du corps n'est pas suffisamment profonde. Le corps, pour Sartre, c'est ce qui me met en situation. Avec mon corps, je suis ici. Le sujet sartrien est un sujet qui est ici et qui ouvre le projet d'aller là-bas en dépassant la situation massive de sa situation.
[...] Il contient des directions de sens, des lignes de force qui potentialisent le mouvement effectif du corps. Merleau-Ponty est très attentif au fait par exemple que se déplacer dans l'espace ne consiste pas seulement à mouvoir tout à coup son corps qui est ici pour le faire aller là-bas. Il montre que le mouvement effectif se mature dans la vision, comme si l'espace appelait et accueillait tel type de mouvement plutôt que tel autre type de mouvement. Il y a des espaces dans lesquels on se sent bien et où l'on prend très vite ses habitudes, et cela de façon non volontaire, non consciente, comme si notre pouvoir d'habiter un espace n'était pas seulement le fruit de notre décision, mais le fruit d'un rapport secret de notre corps avec le monde. [...]
[...] Introduction à la philosophie – Merleau-Ponty Merleau-Ponty (1908-1961) a été un grand ami de Sartre. Il se définit aussi comme un existentialiste, mais s'est séparé de plus en plus profondément de la pensée de Sartre. Merleau-Ponty montre que l'analyse que Sartre fait du corps n'est pas suffisamment profonde. Le corps, pour Sartre, c'est ce qui me met en situation. Avec mon corps, je suis ici. Le sujet sartrien est un sujet qui est ici et qui ouvre le projet d'aller là-bas en dépassant la situation massive de sa situation. [...]
[...] C'est au niveau de son corps que le sujet parvient à nouer, dans une certaine attitude motrice, des dimensions de sens pourtant contrastées. Il en va du morceau de musique comme de notre existence que Merleau-Ponty compare souvent à une œuvre d'art. Il ne s'agit pas seulement d'être libre en ouvrant de la possibilité. Encore faut-il que cette possibilité soit riche contienne en elle des directions contrastées. Le sujet n'est vraiment sujet que lorsqu'il s'incarne, recevant de son rapport au corps une puissance riche et indéfinie d'expression. Le corps n'est pas un moyen d'expression. Il est l'expression du sujet. [...]
[...] Merleau-Ponty va montrer que c'est au niveau du corps vécu que se nouent les trois extases heideggériennes du temps. Mon corps est ce présent qui contient en lui toutes les marques de ce qui a été vécu et qui ouvre des horizons que le sujet intellectuel ne pourrait de lui-même déployer. Cette philosophie du corps a ceci de neuf qu'elle fait du corps ce qui potentialise la vie du sujet. Sartre pense que le sujet se perd lui-même dans ce qu'il fait et que sa vie est une conquête sans cesse refaite sur lui-même. [...]
[...] Il refuse cependant de faire de cette atmosphère quelque chose de non ambigu. Chez Heidegger, en effet, l'expérience affective a toujours, comme chez Sartre, quelque chose de massif. Le sujet est pris dans une certaine humeur, mais il n'est authentique, libre, qu'en ouvrant un certain projet qui lui permet de s'approprier sa situation présente. Chez Merleau-Ponty, au contraire, le sujet est toujours pris dans un monde où des atmosphères très contrastées sont présentes, où plusieurs choses demandent à recevoir en même temps toute l'attention, la question étant de savoir comment un sujet peut se réaliser dans une situation qui n'est jamais simple, mais toujours complexe. [...]
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