Sartre philosophe existentialiste français du 20ème siècle, dans cet extrait, remet en question la croyance de l'homme pratique car l'autre ne serait-il pas avant tout une condition de mon existence, une condition essentielle à l'acquisition de la connaissance de soi ?
[...] (nous ne pouvons pas avoir l'insouciance d'un enfant, d'un animal ou d'une pierre). En fait, nous pouvons rater cette question en chutant dans ce qu'appelle Heidegger "l'inauthentique". "L'homme décide de ce qu'il est et de ce que sont les autres" mais est-ce limité et relatif ? Tout d'abord, lorsque l'on choisit et décide, c'est qu'il y a forcément présence de contraintes, des conditions à partir desquelles nous choisissons. Mais encore Pascal affirme que "on est tous embarqué" : on ne peut plus revenir sur les conditions de notre existence, on peut décider de mourir (suicide) mais pas de ne pas avoir existé. [...]
[...] Même si nous sommes semblables, pourquoi faudrait-il que je "passe par l'autre" pour accéder à la connaissance de soi ? Autrui est tout comme moi : une personne, "un être libre capable de se déterminer par la raison", Kant. Il est constitué tel que je le suis, autrui est avant tout celui qui je découvre en moi comme me constituant et me connaissant. Autrui serait-il un médiateur entre moi et moi-même ? "J'ai honte de moi tel que j'apparais à autrui ( . [...]
[...] Peut-on parler de diversité ou de quête d'identité à proprement parlé si nous sommes sans cesse en connexion avec autrui ? Autrui est indispensable à mon existence : imaginez vous un monde sans "autres", ceci est inenvisageable car nous serions rien "qu'il ne peut être rien" - imaginez vous un monde sans jugement, la communication serait impossible et dérisoire alors. Mais qu'en est-il en ce qui concerne la connaissance de soi car condition n'est pas forcément connaissance ? Peut-il me connaître ? [...]
[...] Mais encore, "monde d'intersubjectivités" montre que notre existence n'est possible que s'il y a relation avec relation de sujet à sujet. D'ailleurs, la conscience de soi s'acquiers par la théorie d'une part mais aussi par la pratique, par notre rôle dans ce monde et qui dit "rôle" dit obligatoirement relation avec autrui, Hegel dans Esthétique. Descartes à l'inverse remet en cause l'aspect pratique de la conscience de soi car selon lui celle-ci est une substance, une homogénéité. Pour Hegel, nous existons en tant que sujet de pensées et en tant qu'être qui a des relations au monde extérieur, un contact lorsqu'il agit. [...]
[...] N'est-ce pas une doctrine trop optimiste ? Comment devenir ce que nous voulons si dès lors que nous existons nous sommes soumis à de multiples influences ? En fait, je suis autrui sans être autrui. A partir d'une universalité, nous avons pour objectif de nous diversifier pour se reconnaître et se différencier d'autrui. Autrui est un second moi, second moi indissociable de "mon moi". Autrui, base et/ou obstacle à la connaissance de soi ? "Quand la conscience parle, c'est la société qui parle", Emile Durkheim. [...]
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