Il s'agit d'une dissertation rédigée de manière très détaillé.
La philosophie se dresse toujours face au défi de la Vérité. Mais est-elle accessible ? Cette interrogation occupe une grande partie de l'histoire de la philosophie. Nous partirons ici, pour réfléchir, d'un présupposé : il y a de la vérité, parce que les choses sont. Si elles sont, alors elles sont authentiques, vraies, à moins de verser dans une vision paranoïaque du monde, telle que celle de Philip K Dick dans son œuvre de science-fiction. Cette Vérité est donc un objet de connaissance. Ce que l'on veut connaître, c'est la Vérité. Mais cette vérité de la nature, est-elle accessible en elle-même, ou est-elle toujours teintée de notre subjectivité ? L'objet de la connaissance est-il toujours souillé par le regard qui la convoite ? Interprète-t-on à défaut de connaître ?
[...] Le projet d'une philosophie « gagnante », atteignant à la Vérité, ne créant que des épigones, semble disparaître, comme disparait l'idée d'une société parfaite. Platon d'ailleurs, crut à la fois en la Vérité unique, et en la République fondée parfaitement sur la Raison. Ces deux idées se sont écroulées. Mais s'il n'y a pas de Connaissance pure, indissociable du point de vue qui la cherche, la pensée n'a pas pour autant sombré dans le renoncement. Elle a appris à reconsidérer la notion de Vérité, avec plus de circonspection. [...]
[...] On se rend compte que le regard de l'interprétateur modifie le phénomène qu'il observe, et donc, en repousse la connaissance. De plus la connaissance avançant, elle construit sa propre histoire, s'intègre dans des paradigmes, et Thomas Khun finit par qualifier de scientifique, ce qui précisément, est « falsifiable » (La structure des révolutions scientifiques), donc certainement appelé à être dépassé par une nouvelle interprétation, une nouvelle étape de la connaissance. Même la science dure est consciente de ses propres limites. [...]
[...] Elle est avant tout, interprétation humaine. Les bouleversements de la vision du monde à cette époque (la terre est ronde, elle tourne autour du soleil, et on découvre un nouveau continent), conduisent à douter de la stabilité des connaissances. B -La pensée subordonnée à la révélation première 1-La philosophie religieuse, dont les liens avec l'idéalisme platonicien (il y a une Vérité, élevée, céleste) sont évidents, découle d'un moment de révélation (Saint-Paul sur le chemin de Damas, illuminé, Moïse interpellé par Dieu, Mahomet retranscrivant directement la parole d'Allah). [...]
[...] La philosophie de Wittgenstein, quant à elle, insiste sur le langage. Elle considère la pensée comme enfermée dans le langage. Chacun a son propre usage du langage et la communication entre les êtres, qui utilisent pourtant les mêmes mots, en est rendue difficile. Cette limite du langage, qui fait que toute connaissance passe par un langage particulier est reconnue par de nombreuses théories. Nous avons déjà évoqué Maïmonide, à l'âge médiéval, qui jugeait le langage imparfait comme l'humain. Mais de nombreux penseurs iront dans ce sens, au XXème siècle. [...]
[...] En conclusion, on pourra constater que la conscience de l'importance déterminante de l'interprétation est devenue incontournable. Ainsi personne n'essaie aujourd'hui de reformuler son propre projet de connaissance de manière imperméable. Les philosophes contemporains font usage d'une diversité de sources, d'interprétations, qu'ils articulent pour penser le monde. Et l'esprit de système est l'objet d'une méfiance. Les penseurs sont sans doute plus modestes, se concentrent sur des objets plus circonscrits qu'ils pensent avec des perspectives multiples, auxquelles ils impriment leur propre interprétation. [...]
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