L'appellation d'intelligence artificielle est tardive dans l'histoire de cette discipline puisqu'elle a été énoncée pour la première fois par John McCarthy en 1956 lors d'une conférence à Dartmouth, Canada. Elle est notamment le symptôme d'une réponse aux traumatismes de la guerre et de la crise de la modernité. Le terme a été inventé afin de désigner un programme consistant à concevoir une machine intelligente.
Du point de vue historique, il y eut en réalité deux naissances simultanées : l'une aux États-Unis, l'autre en Grande-Bretagne. Mais le projet britannique fut opérationnel avant le projet américain.
Le nombre de projets étant apparus sur le sujet ne décrit en réalité pas ce qu'est exactement l'intelligence artificielle. Il existe en effet une multitude de définitions, et actuellement plusieurs branches en la matière peuvent être discernées.
Le projet de l'intelligence artificielle est donc de parvenir à une certaine objectivité dans la description de l'activité de pensée. Mais un obstacle considérable s'impose : il faut réussir à s'entendre sur la définition de la pensée. Or cela produit inévitablement un paradoxe : comment la pensée pourrait-elle se donner les moyens objectifs de s'observer de l'extérieur ? Comment la pensée pourrait-elle sortir d'elle-même ?
[...] Pour cela, nous allons, par le biais de réflexion sur les notions de pensée et de calcul voir si le concept d'intelligence artificielle est réaliste. A l'aide de divers exemples nous allons expliciter notre raisonnement et essayer d'aboutir à une conclusion en la matière. Pour cela nous allons mettre en avant les concepts de mécanique logique, ainsi que la complexité de la pensée La pensée Au sens large, la pensée est l'activité psychique dans son ensemble, par exemple dans la philosophie classique, tout ce que l'âme éprouve, connaissance ou sentiment, etc. [...]
[...] L'intelligence artificielle est l'autolimitation par l'étude de la pensée des conséquences cognitives. Cette autolimitation consiste à faire du calcul un véritable schéma de pensée, c'est-à-dire considérer en quoi une réalité fait sens pour un sujet. On sait donc qu'il existe de l'inconnaissable dans la pensée, mais on ne sait pas où exactement. On sait que le domaine n'est pas borné a priori donc toute activité spontanée de la pensée est susceptible d'être analysée en termes formels par le biais d'un calc ul, avec la clause limitative qu'il est toujours possible de ne pas en trouver la représentation en termes calculatoires du processus de pensée. [...]
[...] Mais une intention ne veut pas dire pour autant un calcul. La pensée rationnelle est la pensée du mental, tel que nous l'utilisons dans la communication. Elle s'appuie sur des prémisses relevant d'un large consensus et fait usage du raisonnement pour se développer. D'autre part, la pensée enveloppe aussi une dimension qui n'est pas rationnelle en deux sens : La pensée infra rationnelle qui relève du vital, celle qui est à l'œuvre dans les phénomènes inconscients. Freud détermine que, par exemple, quelqu'un qui prétend dans son raisonnement maîtriser sa pensée peut en même temps ne pas se rendre compte qu'une pensée inconsciente est aussi présente dans son discours. [...]
[...] Comment la pensée pourrait-elle sortir d'elle même ? Dés lors, il semble que seules les ressources réflexives internes à la pensée pourraient permettre de la définir. Mais alors une partie de la pensée permettant de l'observer échappe à cette observation ? En effet, Vico avait découvert que c'est seulement dans les connaissances qui dépendent de l'homme (connaissances mathématiques, sociales et politiques) qu'une connaissance intégrale et certaine peut avoir lieu et cela contrairement aux connaissances de la nature que l'homme se contente d'observer. [...]
[...] Un esprit calculateur est comme une machine bien rôdée pour combiner des moyens en vue d'une fin, une machine mentale qui s'abstient de toute réflexion sur ses propres buts pour n'avoir de finalité que ses résultats. Est-ce à dire que la pensée, qui consiste en agencement adroit de moyens en vue de fin, possède une forme mécanique ? A ce compte, elle pourrait être confiée à une machine, à un 16 ordinateur. Une telle question prend toute sa gravité quand elle est replacée dans le cadre actuel de l'informatique. [...]
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