Le mot intellectuel est apparu en France lors de l'affaire Dreyfus en 1898. Le premier à y faire référence serait Clemenceau, suite à la publication dans le journal L'Aurore de pétitions appuyant Émile Zola, dont les signataires comprenaient de nombreux universitaires et diplômés. Barrès aurait popularisé le terme en critiquant la « liste des intellectuels ».
[...] HISTOIRE DES INTELLECTUELS Le mot intellectuel est apparu en France lors de l'affaire Dreyfus en 1898. Le premier à y faire référence serait Clemenceau, suite à la publication dans le journal L'Aurore de pétitions appuyant Émile Zola, dont les signataires comprenaient de nombreux universitaires et diplômés. Barrès aurait popularisé le terme en critiquant la liste des intellectuels S'il n'existe pas de définition unanimement reconnue du mot, on peut s'accorder sur les caractères qui permettent de reconnaître l'appartenance à cette catégorie : une acception large du terme conduit à attribuer le statut d'intellectuel à tout homme dont les activités permettent une création, une information, une éducation. [...]
[...] Le XVIIIe siècle est une période de rupture. Le lettré s'affranchit de sa condition pour prétendre diriger le monde. Les philosophes se dressent contre la tradition, contre les pouvoirs en place. Ils prétendent instaurer un monde nouveau fondé sur la connaissance, la science. L'affaire Dreyfus leur apporte une visibilité et une reconnaissance. La figure de l'intellectuel engagé devient le sujet de débat L'AFFIRMATION DE L'INTELLECTUEL DANS LA SOCIÉTÉ Les intellectuels se recrutent à l'université, dans le monde des médias (essentiellement la presse écrite, majoritairement hostile aux dreyfusards à l'époque de l'Affaire) et dans le monde artistique. [...]
[...] Contrairement aux années 30, où Julien Benda appelait à se méfier du combat partisan dans La trahison des clercs, la trahison est de ne pas prendre part aux débats de l'époque L'après-guerre est marqué par l'épuration : les intellectuels engagés dans la collaboration sont jugés pour les crimes du régime qu'ils ont soutenu. Les autres se divisent entre partisans d'une justice impitoyable et partisans d'une attitude plus clémente (débat entre Camus et Mauriac). L'intellectuel de gauche occupe seul, pendant une décennie, le terrain idéologique. Jean-Paul Sartre en devient la figure emblématique. Le communisme attire alors toute une génération nouvelle. Cette unanimité ne résiste pas longtemps à la guerre froide, même si les intellectuels qui choisissent de lutter contre l'affiliation à Moscou sont dans un premier temps décriés et marginalisés. [...]
[...] De là jailliront les débats sur la justice, sur l'organisation de la société. Le développement des universités au XIIIe siècle, l'affluence des lettrés, souvent étrangers, à la Cour, notamment sous Charlemagne avec Alcuin et Pierre de Pise, marquent le statut nouveau de celui qui sait et qui peut conseiller Au rang des intellectuels, il faut bien évidemment classer les rédacteurs des premières encyclopédies, dès le XIIIe siècle (Thomas de Cantimpré compile en 1240 les connaissances naturelles utiles aux sciences sacrées en étudiant chaque catégorie d'être ou de choses, le corps, l'âme, les animaux, les métaux, l'air . [...]
[...] La guerre du Vietnam, la décolonisation sont les nouveaux vecteurs d'engagement, les inspirations se révélant de plus en plus exotiques : maoïste, castriste, tiers-mondiste bien que le communisme perde peu à peu ses soutiens. La fin du XXe siècle est marquée par l'extension de l'implication des intellectuels dans le champ socia l et international : mobilisation en faveur de populations menacées de famine, soutien aux minorités indigènes. La figure de l'intellectuel engagé devient le levier de mobilisation des populations, mais est fortement concurrencée par les mobilisations des artistes et des médias. Il convient dès lors de s'interroger sur le statut des intellectuels au XXIe siècle. [...]
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