C'est en réponse à un nouveau sujet de l'Académie de Dijon ("quelle est l'origine de l'inégalité parmi les hommes et si elle est autorisée par la loi naturelle ?") que Rousseau entreprend l'écriture du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité en 1753, il sera publié en 1755. Convaincu que "la première source du mal est l'inégalité", persuadé que "celui qui voudra séparer la morale et la politique ne comprendra jamais rien ni à l'une ni à l'autre" à déclamer contre la déchéance des hommes : pour lui, l'homme est naturellement bon et c'est avec la société qu'apparaît le mal, identifiable à l'inégalité (...)
[...] Le perfectionnement suppose un rapport réfléchi à soi, barrière infranchissable pour l'animal qui reste passif. La première partie s'achève donc sur ce critère de perfectibilité, indéniable distinction entre l'Homme et l'animal. Deuxième partie : A partir de ce critère de perfectibilité, Rousseau avance un nouvel argument selon lequel ce critère doit permettre de comprendre les vices et le malheur de l'Homme. C'est la perfectibilité qui est à l'origine du développement de notre raison, de notre imagination et de toutes les facultés humaines, elle est donc par là même source du progrès. [...]
[...] C'est une idée que Buffon dans son Histoire Naturelle ne retient pas, l'animal peut en effet s'attacher à son maître. Rousseau tente alors de trouver une autre distinction qu'il attache à la notion d'entendement, Rousseau, tout comme Montaigne dans ses Essais qui soutenait l'idée selon laquelle il peut y avoir plus de différence d'entendement entre deux hommes qu'entre un animal et un homme, va alors écarter la faculté des idées comme critère de distinction et va explorer un nouveau critère qui est celui de la résistance à la Nature, l'animal obéit aux lois de la Nature alors que l'Homme lui est capable de lui résister. [...]
[...] Rousseau amène la notion de circonstances, ce sont-elles qui permettent le développement de nos facultés, par exemple, l'attrait pour la musique d'un enfant ne se développera que si les parents de cet enfant lui permettent d'apprendre à jouer d'un instrument, c'est ici une circonstance, le développement de ce talent est occasionnel. La perfectibilité de l'Homme est donc contingente et n'appartient à aucune providence, le progrès humain n'est donc soumis à aucune théologie est n'est donc pas nécessairement orienté vers le bien. [...]
[...] Pourtant Rousseau sans se poser en moraliste démontre que cet écart qui se creuse sans cesse entre l'Homme et la Nature peut lui être préjudiciable, en l'éloignant du bien et en le rapprochant d'activités aussi inutiles que contre-nature Nous avons choisi une voie, celle de la vie en société, du progrès, de la connaissance, nous nous sommes rendus maître de la nature, mais nous nous sommes aussi complètement dénaturés sans nous préoccuper des incidences que cela pouvait avoir sur notre comportement, Rousseau essaye ici de nous sensibiliser, en nous montrant à l'aide de son modèle que ce n'est pas nécessairement le meilleur choix. [...]
[...] C'est de cet écart avec la Nature qu'émane le concept de liberté, l'Homme n'est pas soumis au déterminisme de la Nature. L'Homme se donne à lui-même ses propres lois. Or justement, la Bête enfermée dans un cadre ne peut s'en éloigner, or l'Homme, peut sortir du cadre qu'il s'est fixé à lui-même et l'amener à tuer son prochain par exemple. Conclusion : L'homme a donc cette capacité que les animaux n'ont pas de pouvoir s'éloigner de l'instinct, des règles strictes de la Nature et de pouvoir se perfectionner. [...]
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