Cours de Philosophie ayant pour problématique : "Toutes les inégalités sont elles des injustices ?". Les notions étudiées sont la justice, le droit, l'égalité, l'autrui, la morale, ...
[...] En effet, l'application de la loi n'est pas automatique : elle demande du jugement, car il faut faire coïncider le principe avec la situation individuelle. Il est nécessaire d'évaluer toutes les données pour bien juger. On pourra ainsi ne pas poursuivre un vol de nourriture, si la personne est dans la détresse. On pourra dans ce cas trouver des circonstances atténuantes. Cela montre bien que toute inégalité n'est pas nécessairement injuste. Ce serait au contraire l'égalité absolue qui imposerait le même traitement à tous, sans tenir compte de leurs efforts et de leurs mérites, qui violerait le principe de la justice. [...]
[...] Philosophie : Toutes les inégalités sont-elles des injustices ? La justice est le respect de la dignité et de la personne humaine. La dignité de la personne étant la même chez tous les êtres humains, il en résulte que la justice implique une égalité absolue, qui se traduit dans le principe de l'égalité des droits. L'article premier de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme dit d'ailleurs : Tous les hommes naissent libres et égaux en droits. Il y a des droits universels et inaliénables : droit à la vie, à l'éducation, au travail, à la propriété C'est droits sont appelés droits naturels car ils tiennent à la nature de l'homme. [...]
[...] L'équitable permet ainsi une meilleure réalisation de la justice. Puis Aristote en déduit la na ture de l'homme équitable : c'est un état d'esprit qui consiste à éviter les excès. L'homme équitable n'est pas rigoriste, il sait faire la part des choses et peut prendre moins que ce qui lui revient, sans pour autant se porter préjudice. Mais la loi ne peut prévoir tous les cas, l'évolution des techniques, des mœurs mais aussi la singularité et la particularité des situations (détresse sociale, ) incite donc à l'adapter aux circonstances. [...]
[...] Les inégalités injustes sont donc seulement celles qui résultent des obstacles que la structure de la société peut apporter à ce plein développement. L'égalité juste n'est pas une égalité arithmétique, c'est une égalité de proportionnalité. Aristote établie par ailleurs la nécessité de l'équitable, qui est une forme de justice supérieure à celle strictement définie par la loi, et qui a pour but de la parfaire. L'équitable n'est ni le laxisme et l'arbitraire ni une application trop rigide de la loi. Il est sa juste interprétation et son adaptation aux cas particuliers. [...]
[...] (Bloch, Droit naturel à la dignité humaine.) Mais l'égalité ne se traduit-elle pas par une uniformisation des individus, contraire à la liberté ? Comme le montre Calliclès dans le Gorgias de Platon, la loi est faite par les faibles en vue de protéger leurs intérêts. L'égalisation des conditions aboutit ainsi à brider l'énergie des plus forts. Donner raison et pouvoir à celui qui vaut le moins par rapport à celui qui vaut le plus, revient à nier la liberté. La forme pervertie de l'égalité des droits, nommée égalitarisme uniformise les individus. [...]
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