Les inégalités sont elles historiques ?

Résumé du document

Ce n'est sans doute pas par hasard alors que ce soit un esprit aussi révolté que celui de Rousseau qui, le premier, ait saisi, le sujet que lui proposait l'académie de Dijon en 1755, pour s'interroger sur l'origine et les causes de l'inégalité parmi les hommes. Il suffirait de citer St François pour rappeler que d'autres avaient avant lui ressenti la révolte des inégalités mais il est sans doute le premier à poser le problème en ces termes –les inégalités sont elles historiques-. Et c'est sans doute parce qu'il est le premier que son intuition est sans doute plus pure que celle de ses successeurs –en ce sens, il n'y a 'rien à jeter' dans le texte de Rousseau-

Extraits

[...] Explique également la période de vases communicants que connaissent actuellement les inégalités : diminution des inégalités entre les hommes à l'échelle mondiale, mais augmentation au sien des Nations. Au niveau des classes. Tocqueville et Marx ont en commun ce terme. Tocqueville a écrit : " je parle des classes, elles doivent seules occuper l'histoire " (Ancien Régime et Révolution). Toutefois, ils utilisent cette approche dans un sens opposé. Marx : marque le délitement de la Nation et donc la perte de base pour l'Etat qui annonce son dépérissement. [...]

[...] Les inégalités apparaissent donc comme le ressort de l'histoire et le ressort d'un progrès qui conduit à des inégalités toujours plus supportables c'est à dire des inégalités dont la portée symbolique va décroître sur le long terme. D'ailleurs, à l'échelle à la longue période, la forte croissance des richesses et des niveaux de vie est déjà en elle même un élément qui rend plus supportable les différences. La dynamique des inégalités est donc sans doutes de graviter autour d'espace dont elle fait alors des normes. [...]

[...] La 2ème et la 3ème phase de la prise de conscience de l'inégalité par l'homme s'intègre dans le mouvement de l'histoire. La seconde, celle du déchirement de l'homme constitue sans doute l'origine de l'homme, la 2ème phase est celle de son évolution dialectique. Cette idée impose 3 remarques : Ainsi insérées dans l'histoire, les inégalités réelles (et non plus perçues) sont sujettes à capitalisation. C'est tout le propos de la théorie récente du " capital humain " que de montrer le fonctionnement de cet effet cumulatif des inégalités. [...]

[...] Les inégalités sont elles historiques ? Introduction Quoi de mieux qu'une enquête de terrain pour répondre à telle question ? Quoi de mieux par exemple que d'aller dans un auspice de l'armée du salut pour y sonder ses hôtes. Par fiction, on peut imaginer que trois leçons se dégageraient de ce sondage. 1ère leçon : le mot historique est polysémique. Une première personne vous aura sans doute répondu que " si vous entendez historique au sens où on dit d'un record sportif ou d'un indice boursier qu'il est historique alors là oui, c'est le cas, les inégalités sont historiques mais vous pouvez encore mieux faire D'un autre côté, une seconde personne vous aura répondu que " si votre question vise à établir un lien de proportionnalité entre les inégalités et la période d'histoire qui vous sépare alors là non les inégalités ne sont pas historiques car vous n'avez rien d'un cyborg D'où une deuxième leçon de votre sondage : les inégalités sont toutes subjectives car vous, les cyborgs c'est d'un café à l'autre du Bd Saint germain que vous les apercevez. [...]

[...] La deuxième étape est celle de l'entrée dans la société, celle au niveau de laquelle se provoque un déchirement originel dans la conscience de l'homme par le jeu de la comparaison à celui qui est à la fois lui-même et un autre. Les différences s'expriment alors en inégalités. La 3ème étape est celle de la vie sociale. Comme le remarque Stirner dans l'Unique et sa Propriété c'est le passage d'un état où les hommes sont en société à un état où les hommes font sociétés. Les inégalités s'organisent et se matérialisent. Il ne s'agit plus alors de savoir si les hommes sont inégaux mais en quoi ils sont inégaux. [...]