On est en droit de se demander dans quelle mesure l'individualisme est une conséquence inévitable de la modernité, mais également si les excès liés à l'individualisme ne constituent pas une menace pour la modernité elle-même. Par ailleurs, le sujet nous amène à poser la problématique suivante : comment un homme est-il à la fois semblable à tous les autres hommes, semblable à certains hommes et différents de tous les hommes ? Après avoir cerné la relation qui unit l'individu et la société, nous présenterons l'évolution de l'individualisme au regard de la modernité, avant de terminer par une caractérisation de l'individualisme contemporain
[...] Ainsi, l'homme peut se dégager, jusqu'aux élections suivantes, de ses responsabilités politiques et se concentrer sur lui-même. On voit en quoi l'individualisme est une conséquence de la modernité comme rupture avec la tradition. Parallèlement à cela, le passage après 1950 d'une société de pénurie à une société d'abondance ouvre la voie à l'ère de la société de consommation moderne qui achève la montée de l'individualisme comme paradigme social : on aspire alors à des comportements de consommation individualisés, mais qui paradoxalement s'uniformisent, à travers la consommation de masse. [...]
[...] Individualisme et société L'individualisme ne peut naître et prendre place qu'au sein d'une société d'individus. De part sa nature même, l'homme vivant en société est porté par la modernité vers l'individualisme : la modernité réveille ainsi dans l'individu sa capacité d'autodétermination et sa vocation à l'indépendance, le faisant aspirer à des libertés individuelles et à une volonté continue d'émancipation des entraves extérieures. On peut s'en référer à Louis Dumont, à qui l'on doit l'opposition théorique entre les sociétés dites traditionnelles ou holistes et les sociétés modernes ou individualistes (deux idéaux-types). [...]
[...] On parle alors d'individualisme quantitatif, au sens où ce n'est pas l'originalité de chacun qui est valorisée mais plutôt le choix de chacun d'être conforme à un ensemble d'individus. Gagneront alors en puissance les mouvements de revendications de liberté (ex : émancipation des femmes), la libération des mœurs sexuelles et familiales, la montée du divorce et du célibat qui sont autant d'expressions de la révolution individualiste. Enfin, la période actuelle est souvent qualifiée de post-modernisme ; en plus de l'idée qu'il existe de nombreuses versions conflictuelles du bien ou du vrai et qu'il est improbable de fonder définitivement la supériorité de telle valeur sur telle autre, le post-modernisme véhicule le règne de l'indifférence ; l'autonomie privée va de soi, le nouveau est accueilli comme l'ancien, l'innovation est banalisée, et le futur n'est plus assimilé à un progrès inéluctable. [...]
[...] Ainsi, la révolution Galiléo-cartésienne du 17è va mettre l'homme face à son destin. Ce destin n'est plus écrit, il est à organiser. Le 17è va être appelé le tournant de la modernité, tout va être expliqué et vu en termes mécaniques, la justification de l'homme dans le monde n'est plus divine, elle devient scientifique. Galilée : L'univers entier est écrit en langage mathématique. Le discours scientifique du 17è va faire tendre la connaissance à ce qui est utile pour l'homme. [...]
[...] Dans la représentation que les hommes se font du monde domine le binôme Raison/Liberté. Par ce processus de laïcisation, l'homme gagne de plus en plus en indépendance. La religion est qualifiée par Voltaire de bête infâme et plus tard par Marx d'opium du peuple Les Lumières émancipent ainsi l'individu en faisant tomber les croyances et en affirmant le libre arbitre et l'esprit critique de ce-dernier. Fin 18ème, la Révolution française et sa Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen consacrent le triomphe de l'individu et la naissance de l'individualisme libéral. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture