Le sujet nous pose le problème essentiel de savoir s'il est seulement possible de pouvoir tout démontrer ? Et est-il nécessaire de tout démontrer ? Faire la démonstration de quelque chose, c'est prouvé par une méthode, une procédure, la véracité de quelque chose. Ainsi, un commerçant souhaitant vendre son produit fera l'éloge de l'efficacité et de l'utilité de son produit en montrant les effets positifs de celui-ci sur un problème précis. Si les effets attendus se produisent, ce qu'il dit est vrai, l'expérience le prouve.
Platon disait que philosopher, « c'est aller au vrai avec toute son âme », et tous les philosophes se sont intéressés à la vérité, soit pour l'atteindre, soit pour en montrer l'illusion. Toutefois toute vérité, c'est-à-dire n'importe quelle espèce de vérité qu'elle soit scientifique ou non, pour qu'elle puisse s'établir comme vraie, doit-elle nécessairement recourir à la preuve, à la démonstration ? N'existe-t-il pas des vérités qui échappent à cette règle, tout en restant paradoxalement des vérités ?
[...] L'enfant a besoin d'actes, c'est-à-dire de soins, de caresses. De même pour les médecins et leurs patients : il n'est pas toujours nécessaire de dire la vérité et de prouver la gravité de la maladie pour soigner. Certains patients ne le supporteraient pas. Mais la maladie est là, il faut d'abord soigner et si possible guérir. En réalité, tout ce qui touche la sphère morale s'éprouve plus qu'il ne se démontre. Conclusion L'homme ne peut ni tout démontrer, ni douter de tout toujours, comme le font les sceptiques. [...]
[...] On peut aussi obtenir l'adhésion des hommes en prouvant expérimentalement que le vide existe, que le moteur du corps humain est le cœur, ou que l'homme est fait de la même matière que les étoiles, etc. Toutefois, l'adhésion des hommes ne suffit pas à prouver des choses ou des faits. On peut alors paradoxalement se poser la question de la possibilité de prouver l'indémontrable. On peut par exemple parfaitement imaginer qu'une démonstration soit valide logiquement, mais parfaitement fausse : puisque tous les animaux marins sont des poissons, le dauphin est un poisson En effet, le raisonnement a une base fausse. [...]
[...] Pourtant, on peut tenir pour vrais certains jugements indémontrables, invérifiables, affirme Kant. C'est-ce qu'il appelle les postulats de la raison pratique : la liberté, Dieu, l'âme, etc., postulats qui seuls rendent possible l'action morale, le devoir. Ainsi, affirmer sa liberté, c'est tenir pour vraie une proposition expérimentalement invérifiable. La liberté est toujours un postulat. Il est donc possible de penser ce qu'on ne peut pas connaître et d'y trouver une vérité. J'ai dû abolir le savoir pour y substituer la croyance dit Kant. [...]
[...] La difficulté de démontrer La vérité est ce dont on ne peut douter, en effet on pense bien souvent que celle-ci est évidente. Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée disait Descartes au début du Discours de la méthode, et grâce à ce bon sens qui ne signifie rien d'autre que la raison, nous pouvons, en nous exerçant et en suivant les règles cartésiennes, apprendre à distinguer le vrai du faux. Le savant comme le philosophe se soucient de ne rien affirmer qui ne puisse être démontré. [...]
[...] L'homme a besoin d'amour, d'affection, de projet. Il n'y a pas d'amour, il n'y a que des preuves d'amour dit Jean Cocteau, c'est-à-dire des actes. Entre croire et savoir, il y a la même différence qu'entre aimer et calculer, qu'entre le sentiment et la raison. Mais il faut se méfier des croyances qui conduisent parfois au dogmatisme et qui colportent des préjugés dangereux (pensez aux préjugés racistes, par exemple). Platon nous a avertis : le mythe de la caverne symbolise l'état d'ignorance de l'homme. [...]
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