Il y a un certain paradoxe à se demander s'il peut y avoir une science de l'inconscient : c'est plutôt de savoir s'il peut y avoir une science de la conscience qui devrait faire problème. Car les sciences rigoureuses, celles (la nature, portent précisément sur des choses, c'est-à-dire des objets qui ne sont pas doués de conscience, tandis que les sciences humaines trouvent d'autant plus de difficulté à se constituer en véritables sciences qu'elles doivent tenir compte de l'homme comme sujet conscient. Quel est donc cet inconscient dont la science est problématique ? (...)
[...] Selon Freud, de nombreux lapsus ne reposent pas sur des lois de relations tonales ; ils ne sont pas le fruit de l'action de contact exercée par les sons les uns sur les autres, mais d'idées extérieures à l'intention qui dictent le discours et qui ne peuvent relever que d'un inconscient. -Les conduites d'échec. L'échec, attribué à l'inattention ou au hasard, de conduites que l'on réussit habituellement constitue en fait une représentation symbolique d'une pulsion ou d'une idée refoulée. -Les actions symptomatiques (habitude de jouer avec son alliance ou sa montre, de se tirailler les cheveux ou la barbe, etc.). [...]
[...] Et le processus de refoulement est partiellement ou totalement inconscient. Le moi, conscience psychologique, apparaît donc comme dépendant des exigences du ça (instincts, pulsions, désirs) et des impératifs du surmoi, en grande partie inconscients (obligations, morale, tabous). Il est soumis à une triple servitude, et, de ce fait, est menacé par trois sortes de dangers : celui qui vient (lit monde extérieur, celui de la libido du ça et celui de la sévérité du surmoi C'est bien d'un tel inconscient dont on peut se demander s'il peut y avoir une science. [...]
[...] Pour Freud, certaines insuffisances de notre fonctionnement psychique [ . ] et certains actes en apparence non intentionnels se révèlent, lorsqu' on leur applique l'examen psychanalytique, comme parfaitement motivés et déterminés par des raisons qui échappent à la conscience Ces raisons relèvent donc d'un inconscient dont ces actes constituent les manifestations. Ces actes manqués sont : - Les souvenirs-écrans ou souvenirs de couverture Ce sont des souvenirs d'enfance, à la fois nets et d'un contenu en apparence insignifiant, qui recouvrent des expériences (souvent sexuelles) refoulées ou des fantasmes inconscients. [...]
[...] Il existe manifestement une science de l'inconscient primitif, qui n'est autre qu'une branche de la biologie. C'est pourquoi, dès la seconde moitié du XIXe siècle, la psychologie d'inspiration positiviste, l'école que Th. Ribot appelai physiologique (par opposition à l'école intellectualiste représentée par Herbart), s'efforça de rattacher nombre de phénomènes psychiques, notamment les états affectifs, à cet inconscient primitif, c'est-à-dire à des conditions biologiques, et à les considérer comme l'expression directe et immédiate de la vie végétative Quant à l'étude du préconscient et du subconscient, elle relève de la psychologie, dont on peut se demander si elle est réellement une science exacte et si elle peut l'être. [...]
[...] II) L'inconscient est-il démontrable ? Freud a pu dire que l'inconscient est un mécanisme psychique dont nous sommes forcés de reconnaître l'existence parce que nous la déduisons de ses manifestations, mais duquel nous ne savons rien Ainsi les raisons sur lesquelles nous pouvons nous appuyer pour admettre l'existence d'un inconscient seraient ses manifestations. Quelles sont-elles ? Les expériences d'hypnose que le jeune Freud avait vu pratiquer sur des malades du professeur Bernheim à Nancy - dans lesquelles le sujet accomplit, après son réveil, un ordre dont il ne garde pourtant aucun souvenir - l'ont conduit à admettre l'existence d'un psychisme inconscient qui intervient dans la vie consciente. [...]
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