"Il n'y a ni crime ni délit lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action [...] ou lorsqu'il a été contraint par une force à laquelle il n'a pu résister". Tiré du Code pénal, cette loi semble enlever à l'inconscient toute moralité, mais surtout toute responsabilité. Les "actes manqués" sont autant de phénomène de la vie psychique que les données de la conscience ne suffisent pas à expliquer.
L'hypothèse de l'inconscient permet donc avec une grande économie de moyens de rendre compte de tous ces phénomènes : elle devient alors nécessaire mais surtout légitime. Cependant, l'inconscience peut également apparaître comme une simple échappatoire.
Effectivement, selon Sartre l'inconscient sert parfois d'une excuse de l'ordre de la mauvaise foi mais n'est en aucun cas une excuse recevable (...)
[...] Finalement, si à première vue un acte inconscient est considéré comme un acte involontaire, certains affirment que l'inconscience fait partie de nous et n'est due qu'à des facteurs psychiques. Selon eux, ces facteurs (par exemple l'ignorance) dépendent de notre conscience. Par conséquent, notre inconscience serait alors maîtrisable et ne serait en aucun cas un moyen d'échapper aux conséquences de nos actes. L'homme qui se protège à l'aide de la définition traditionnelle de l'inconscience semble éprouver un certains sentiment de peur envers d'éventuelles représailles. L'évocation volontaire de l'inconscience serait-elle donc une marque de faiblesse ? [...]
[...] Par conséquent, on ne ferait vraiment que ce que l'on a conscience de faire par choix. De plus, il est important d'ajouter qu'un acte manqué représentant traditionnellement un oubli, une inattention ou encore une distraction (acte manqué manifeste) peut également résider dans le fait de réaliser un désir inconscient. Dans ce cas là, nous pouvons parler d'un acte manqué latent. Il s'agit d'un conflit inconscient et susceptible de révéler involontairement l'intention d'un individu. Le sujet croit alors échouer, mais éprouve en réalité une satisfaction pulsionnelle inconsciente. [...]
[...] Effectivement, selon Sartre l'inconscient sert parfois d'une excuse de l'ordre de la mauvaise foi mais n'est en aucun cas une excuse recevable. Dans de telles conditions, l'inconscience ne pourrait et ne devrait alors pas nous permettre d'échapper à nos responsabilités. La découverte de l'inconscient à eu pour effet de limiter la maîtrise du sujet sur lui-même, que ce soit à travers ses actes, ses sentiments ou encore ses pensées. De ce fait, il semblerait que le moi n'est pas maître dans sa maison »(Freud). [...]
[...] D'après ceci, l'inconscience ne peut en aucun cas servir de prétexte afin de dispenser un individu dans l'affrontement de ses responsabilités. Populairement, un acte accompli par un esprit inconscient est qualifié d'acte involontaire. Cependant, en société la plupart des actes ont des conséquences. Par exemple, un crime commit de manière consciente ou non sera quand même puni par le système judiciaire. Un homme responsable doit alors reconnaître ses actes comme sien et en accepter les conséquences : la responsabilité implique donc la conscience de ce que l'on fait. [...]
[...] L'ignorance peut également empêché d'être conscient de la portée de ses actes. En effet, les médecins du XIX° siècle ignoraient l'existence de certains microbes et infectaient leurs patients (cette ignorance leur enlevant ainsi une grande part de responsabilité). Le champ de ce dont un individu n'a pas conscience est donc très large. Dans ce cas, il lui serait difficile d'être entièrement responsable de ses actions. Néanmoins, certains hommes n'ont pas la même vision de la problématique et affirment que le fait d'être inconscient revient tout simplement à s'autoriser des actes plus ou moins légitimes en s'abritant derrière l'idée ce n'est pas moi, c'est mon inconscient qui m'a poussé qui philosophiquement n'est autre que l'excuse du Malin Génie. [...]
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