Connaître, c'est avoir présente à l'esprit l'idée, plus ou moins précise, plus ou moins complète, d'un objet, abstrait ou concret, existant ou non.
[...] L'inconscient est à l'origine même de l'homme, plus qu'obstacle, il est fondation. Il est nécessaire, selon Lacan, pour devenir adulte, de passer par la « parleuse » : on n'existe que par le langage. Nous sommes « toujours déjà parlés ». Ainsi, le matériau même qui aurait pu mener à une connaissance de soi est celui qui, inconsciemment, nous définit. Cette théorie remet en cause la notion même de vérité et de connaissance : puisque nous sommes « toujours déjà parlés », pouvons-nous parvenir à découvrir quelque vérité à travers le langage qui nous définit ? [...]
[...] Si l'inconscient est toujours langage et que celui-ci nous définit, l'inconscient est donc à la fois obstacle à la connaissance de soi et moyen d'y parvenir. Moyen en ce qu'il est l'unique matériau nous permettant de nous penser ; obstacle car il nous définit avant même que nous ne puissions nous définir. L'inconscient est, paradoxalement, toujours présent, toujours visible. Etant ce qui échappe au sujet, l'inconscient est constamment formulé à travers la façon dont nous nous exprimons, à travers ce que nous considérons, dans le langage, comme toujours acquis. [...]
[...] Comment dès lors envisager une connaissance de soi qui se ferait hors du langage ? Vouloir échapper à l'inconscient, accéder à une connaissance de soi qui s'y dérobe, c'est tenter d'échapper au langage et à la rationalité. L'enjeu de cette nouvelle connaissance ne passerait donc pas par la raison, mais par son dépassement. L'Art est le lieu privilégié de ce dépassement. De tout temps, l'Art a cherché à atteindre une forme d'absolu. Les artistes y ont vu le moyen d'ouvrir les portes menant à une vérité qui transcenderait notre simple humanité. [...]
[...] L'inconscient est-il obstacle à la connaissance de soi ? Connaître, c'est avoir présente à l'esprit l'idée, plus ou moins précise, plus ou moins complète, d'un objet, abstrait ou concret, existant ou non. De là la nécessité, pour toute connaissance, d'être conceptualisable, rationnelle, d'être, en un mot, appréhensible. Une connaissance doit pouvoir être saisie et possède donc, sinon une dimension palpable, une dimension qui la rend captive de la raison et de la logique. Elle suppose ainsi, pour être forgée, que le sujet en soit pleinement conscient c'est-à-dire que rien n'échappe à sa compréhension. [...]
[...] Elle était, selon lui, un moyen d'accéder au réel, réel sur lequel les formes figées de notre langage apposent en permanence un voile qui le défait. La poésie, en bouleversant les relations entre les mots, les sens, les sons, échappe au langage et lève ce voile pour nous permettre d'accéder à « l'indéfait ». La poésie est ce qui défait la logique. À travers ce qui peut ressembler à un essoufflement du mot, le poète atteint, et fait atteindre, le réel. [...]
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