"L'Homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant" (Pascal).
Depuis le Cogito de Descartes, pour Rousseau, comme pour beaucoup d'autres, l'existence de la conscience, essence même de la suprématie de l'Homme sur les animaux, est largement établie. Dès lors, la conscience, du latin con-scientia (avec la connaissance), implique, selon les philosophes des Lumières, deux types de savoir : la connaissance de soi en tant qu'individu, conscience physique, mais aussi la capacité de choisir entre bien et mal, conscience morale.
À l'inverse, l'inconscience, du latin in-con-scientia, serait selon Freud la face cachée, refoulée, de la pensée humaine. L'inconscient peut alors être vu comme obstacle au libre arbitre, donc à la morale.
Aussi, le problème est le suivant : le concept de l'inconscient remet-il en cause la capacité de décider entre le bien et le mal ou, au contraire, n'a-t-il aucun effet sur le libre arbitre de chacun ?
Après avoir étudié les deux aspects du problème, nous verrons dans une troisième partie le problème de l'inconscient par rapport à la responsabilité de chacun.
Depuis l'Antiquité, de multiples théories ont été émises au sujet du rôle de la conscience chez l'être humain. Déjà, dès le concile de Constantinople, l'Eglise catholique dogmatise le fait que l'Homme est différencié de l'animal, par la composition de sa nature spirituelle.
Autrement dit, le simple fait qu'il soit capable de choisir et de raisonner pour accéder au bien, octroie au genre humain la présence d'une conscience, qui sera partagée en deux parties par Kant : la conscience physique et la conscience morale (...)
[...] Pour autant, la possibilité d'un inconscient refoulé n'est-elle pas envisageable ? Pour Freud, il n'est pas question de remettre en doute la présence d'une conscience morale perpétuelle, puisque l'inconscient n'exerce jamais de prédominance sur le conscient. Autrement dit, lorsqu'un patient a une crise d'hystérie, Freud pense que l'inconscient ne fait qu'émettre certains souvenirs douloureux, qui entrent à nouveau dans le conscient, tout en créant un choc émotionnel et physique intense. Le libre arbitre et la possibilité de choisir entre bien et mal restent donc actifs, puisqu'ils font partie de la conscience, maître de la pensée. [...]
[...] Or, c'est là tout le problème. En donnant une signification aux problèmes psychologiques de ses patientes de la Salpêtrière, Freud remet en cause la capacité même de la conscience, visant implicitement la conscience morale. Ainsi, si l'inconscient vient à dominer l'être humain pendant une période donnée, celui-ci n'est plus maître de son moi c'est-à-dire de sa conscience. Le patient se trouvant alors en état d'inconscience agit comme un pantin. Le libre arbitre n'existe alors plus, et la morale est absente. [...]
[...] Peut-on accepter qu'un pédophile commette des actes sexuels sur des enfants, sous le seul couvert d'un problème psychologique ? Enfin, d'un point de vue juridique, la loi reconnaît en chaque individu une personne morale et physique. Il est alors une évidence que chaque personne est considérée comme moralement consciente Ainsi, l'hypothèse de l'inconscient, selon son interprétation, peut ruiner la morale. Cependant, n'est-il pas contradictoire d'admettre l'existence d'un inconscient refoulé, là où certains malades n'ont même plus totalement conscience de leurs actes et vivent réellement dans l'inconscient ? [...]
[...] Mais la conscience peut, dans une certaine mesure, reprendre possession du moi Ainsi, Freud affirme que sa théorie n'ôte pas la morale des facultés de la conscience, puisque l'inconscient ne prend pas possession de la conscience. Le problème de l'inconscient pose, dans tous les cas, un grave problème d'éthique. En effet, que l'inconscient envahisse l'inconscient ou pas, la responsabilité de l'individu, vis à vis de l'existence même d'un inconscient, est interprétée de différentes manières. Car, en effet, peut-on alors admettre qu'un criminel commette des atteintes physiques sous la seule excuse qu'il soit atteint de maladie mentale ? [...]
[...] Philosophie Sujet : L'hypothèse de l'inconscient ruine-t-elle la morale ? L'Homme est un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant (Pascal). Depuis le Cogito de Descartes, pour Rousseau, comme pour beaucoup d'autres, l'existence de la conscience, essence même de la suprématie de l'Homme sur les animaux, est largement établie. Dès lors, la conscience, du latin con- scientia (avec la connaissance), implique, selon les philosophes des Lumières, deux types de savoir : la connaissance de soi en tant qu'individu, conscience physique, mais aussi la capacité de choisir entre bien et mal, conscience morale. [...]
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