Sommes-nous déterminés par notre inconscient ou gardons-nous une part de libre arbitre ?
[...] En effet, se connaître soi-même suppose un travail de la conscience, et permet de ne rien laisser d'indéterminé sans son savoir sur soi ; si nous nous connaissons, nous devons libres de nous changer nous-mêmes. Ainsi, l'inconscient exclut une certaine liberté : on ne peut pas échapper à l'inconscient psychologique et à l'inconscient social, et ils nous déterminent d'abord dans une certaine mesure. Cependant, ce déterminisme n'est pas total et laisse à certaines parts de liberté, qu'il faut conquérir grâce à la connaissance de soi-même et à l'exercice de la raison et du jugement. On ne naît donc pas libre, mais on peut le devenir. [...]
[...] L'inconscient est tout ce qui est inconnu à la conscience et qui la fait agir. Il présuppose l'idée que nous sommes guidés par quelque chose qui nous échappe, si bien que notre conscience ne nous permettrait pas d'agir en connaissance de cause. Cela semble exclure l'idée de liberté, puisque le fait d'être déterminé par quelque chose sur lequel nous n'avons pas de contrôle s'oppose à la liberté de choix. Il faut cependant s'interroger sur l'étendue de l'inconscient et sur la manière dont il nous détermine ou non, et définir ce que peut être la liberté. [...]
[...] Nous sommes également déterminés par l'inconscient social. En effet, nous appartenons à une classe sociale, à un milieu et à une société qui ont une grande influence sur nous, sans que nous en ayons conscience. La sociologie a ainsi montré, par exemple avec l'œuvre de Pierre Bourdieu, que nos choix politiques étaient déterminés par l'origine sociale d'où nous venons. Bien que nous ne le sachions pas, nos choix dépendent de cet inconscient social auquel nous appartenons : nous ne sommes à libres vis-à-vis de lui. [...]
[...] Nous sommes donc « condamnés à être libres » et ne pouvons pas dire que nos actes dépendent d'un déterminisme. Ainsi, l'inconscient nous régit et exclut en partie la liberté, mais pas totalement. Seulement, il faut désormais savoir comment nous pouvons échapper à notre inconscient psychologique et social, comment nous pouvons conquérir notre liberté et réduire la part de l'inconscient. Tout d'abord, il est possible de connaître les ressorts de l'inconscient. Or, connaître quelque chose nous permet de le dominer. [...]
[...] En effet, là encore, nous pouvons réfléchir et user de notre libre arbitre pour ne pas être réduits aux pulsions, aux réflexes qui nous régissent en profondeur. La raison et la culture sont des moyens de combattre les traumatismes et la violence qui sont dans notre inconscient. Le choix de ce sur quoi nous portons notre amour ou notre affection reste tout en entier entre nos mains, et être régis par le complexe d'Œdipe n'empêche pas de dépasser ce complexe pour mener une vie libre et heureuse. Enfin, si l'inconscient excluait totalement la liberté, cela signifierait qu'il n'y aurait pas de possibilité de créer une justice. [...]
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