A l'idée d'une pensée transparente, complètement maîtrisée par le sujet, permettant la connaissance de soi-même, Freud va opposer un inconscient obscur, opaque, dominant auquel nous n'avons pas accès facilement et qui possède des mécanismes spécifiques. La conscience perd ses privilèges. Que devient alors l'hypothèse d'un sujet conscient, libre, responsable, capable de se prendre comme objet de pensée à la lumière de la révolution psychanalytique ? (...)
[...] Quelle conception de l'homme l'hypothèse de l'inconscient remet-elle en cause ? La notion d'inconscient. Le terme d'inconscient ne doit pas être confondu avec l'état d'inconscience. On peut être inconscient au sens d'avoir perdu conscience (l'évanouissement, par exemple) ou au sens d'être irréfléchi (non conscient d'un danger). Cela renvoie à une forme d'inconscience qui est le contraire de la conscience. Le philosophe allemand, Leibniz (1646-1716) a le pressentiment de l'inconscient avec sa théorie des petites perceptions inconscientes. La conscience claire du bruit des vagues au bord de la mer depuis le rivage, est comme entourée de mille autre petites perceptions - celles du bruit de chaque vague et des milliards de gouttes qu'elle contient que nous ne saisissons pas clairement mais qui concourent à la perception de l'ensemble. [...]
[...] - Les manifestations de l'inconscient. L ‘hypothèse de l'inconscient pour Freud est nécessaire et légitime, car elle va donner sens à des actes apparemment incohérents, voire incompréhensibles : les actes manqués, les rêves, les symptômes névrotiques dont il faut déceler le sens, car ils représentent le langage de l'inconscient. La psychanalyse va ainsi interpréter leurs significations. Elle est une herméneutique des comportements humains, c'est à dire une science de l'interprétation : elle cherche le sens caché derrière ce qui est manifeste. [...]
[...] Charcot traitaient alors les hystériques par l'hypnose et la suggestion. L'hystérie est une névrose, elle peut se manifester par des symptômes somatiques et neurologiques pouvant entraîner convulsions, paralysie, de troubles psychiques, perte de la parole Or la médecine traditionnelle reste impuissante car ces symptômes ne semblent liés à aucun disfonctionnement organiques mais à des souvenirs, des chocs expulsés de la mémoire consciente. Ce qui est refoulé par la conscience, parce que trop douloureux ou inacceptable, est pathogène. Freud va montrer que les hystériques souffrent de réminiscences. [...]
[...] Le fait de revivre sous hypnose des expériences ou des évènements traumatisants semblent avoir passagèrement un effet libérateur. Le docteur Breuer avait inventé le traitement cathartique» (du grec catharsis qui signifie purgation). Anna O. usait d'un terme plus métaphorique: «chimney sweeping (ramonage) ou encore parlait de talking cure» (cure parlante). S. Freud abandonna le traitement par hypnose, procédé incertain au caractère magique et qui n'avait pas d'effet thérapeutique durable. Il inventa une méthode d'investigation à laquelle il donna le nom de psychanalyse Ce traitement s'en tient à l'usage du seul langage. [...]
[...] - La découverte de l'inconscient et la psychanalyse. Né en 1856 à Freiberg, dans l'ancien Empire austro-hongrois (en Moravie) dans une famille de commerçants juifs, Sigmund Freud a cinq ans lorsque ses parents s'installent à Vienne, où il demeurera jusqu'en 1938, date à laquelle la montée du nazisme l'oblige à s'exiler à Londres, où il mourra l'année suivante, auprès de sa fille Anna. Freud n'est pas un philosophe mais un médecin. Mais son œuvre qui a eu un impact sur la psychologie, l'art, qui a bouleversé toute une approche de l'homme ne pouvait laisser la philosophie indifférente. [...]
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