Je ne veux pas digérer ou respirer, je ne veux pas non plus, du moins pas toujours, oublier ou bien retenir un fait en ma mémoire ; tout cela s'effectue automatiquement, presque à mon insu. De même, lorsque l'intensité de la lumière diminue, la pupille de mes yeux se dilate sans que je ne m'en rende compte : ce phénomène est dit inconscient. Les réflexes, les automatismes, les habitudes, en effet échappent presque toujours à la conscience. Mais de ce qu'un phénomène soit « in-conscient » ou qu'un individu n'en ait pas la moindre conscience, cela reste à prouver. Une distinction linguistique s'avère utilise au préalable.
L'inconscient sous la forme d'adjectif ou bien de substantif. Ce n'est que sous la seconde acceptation que l'inconscient acquiert le statut de concept et détermine un sentiment ou une pensée. On parle de psychisme inconscient : un autre Moi en moi qui ne permet aucune intervention de ma part. D'un point de vue à l'autre, la valeur et le sens diffèrent, il s'agit alors d'une distinction conceptuelle sur la notion d'inconscient. Le substantif offre une autre perspective qui va à la suite ou à l'encontre de la première acceptation. Le problème que suppose l'approche à l'inconscient mérite certes une étude particulière. Il s'agit de se pencher sur le concept de l'inconscient comme une hypothèse dans toute la difficulté que suppose le fait même de le penser, de le nommer voire de l'interroger et de l'affronter enfin, au concept de conscience.
[...] L'inconscient sous la forme d'adjectif ou bien de substantif. Ce n'est que sous la seconde acceptation que l'inconscient acquiert le statut de concept et détermine un sentiment ou une pensée. On parle de psychisme inconscient : un autre Moi en moi qui ne permet aucune intervention de ma part. D'un point de vue à l'autre, la valeur et le sens diffèrent, il s'agit alors d'une distinction conceptuelle sur la notion d'inconscient. Le substantif offre une autre perspective qui va à la suite ou à l'encontre de la première acceptation. [...]
[...] L'inconscient est conscient autant que la conscience est inconsciente. Cette confusion apparente exprime un refus du dualisme freudien, un procès de l'inconscient qui remet en cause les principes de cette réflexion : il n'y a pas deux réalités ni deux mondes mais un seul qui est marqué par la pluralité. Si en effet nous repoussons le langage et la mythologie de la psychanalyse, nous apercevons que la censure, pour appliquer son activité avec ce qu'elle refoule (Sartre, L'Etre et le Néant p.88). [...]
[...] Comme adjectif, l'inconscient c'est tout ce qui n'est pas conscient. Par exemple, la circulation du sang ou les échanges électriques entre les neurones sont des processus inconscients comme la quasi-totalité du fonctionnement organique. Se déroule continuellement en nous, comme un flux, un ensemble de phénomènes dont peu atteignent le seuil de la conscience. On ne sait pas ce que peut le Corps (L'Ethique, III, prop II, scolie C'est que l'essentiel de ce qui se peut est inconscient. Plusieurs interprétations se prêtent à cette phrase-clef de Spinoza retenue par Gilles Deleuze, ayant valeur de programme. [...]
[...] Quand le Corps est au repos dans le sommeil, l'Ame en effet reste endormie en lui Nous rêvons aussi que nous cachons aux hommes certaines choses, et cela par le même décret de l'Ame en vertu duquel pendant la veille nous taisons ce que nous savons. Nous rêvons enfin que nous faisons, par un décret de l'Ame ce que, pendant la veille, nous n'osons pas Le rêve serait révélateur de cette commune mesure. Le rêveur, au mieux, le somnambule est libre de laisser s'exprimer son Corps. La libération du Corps se fait dans le dos de la conscience, avec lâcheté comme un interdit discrètement franchi. L'inconscient suppose la faute. [...]
[...] A vrai dire c'est la liberté souveraine de la conscience que Sartre sauvegarde. Ainsi, il souligne les dangers éthiques du freudisme. Notons que la position de Sartre a considérablement évolué et que, dans ses dernières œuvres, L'Idiot de la famille, il s'est rapproché de Freud et de la psychanalyse. Le savoir-humain a écrit Freud dans l'Introduction à la psychanalyse a été trois fois décentré : quand Copernic montra que le centre de l'univers n'était pas la Terre, quand Darwin signala que l'homme ne possède pas une place privilégiée dans l'ordre biologique et enfin quand Freud lui-même soutint que le Moi est en lien dialectique avec les pénombres de l'inconscience. [...]
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