Je ne veux pas digérer ou respirer, je ne veux pas, du moins pas toujours oublier ou bien retenir un fait en ma mémoire ; tout cela s'effectue automatiquement, presque à mon insu. De même, lorsque l'intensité de la lumière diminue, la pupille de mes yeux se dilate sans que je ne m'en rende compte : ce phénomène est dit inconscient. Les réflexes, les automatismes, les habitudes en effet échappent presque toujours à la conscience. Mais de ce qu'un phénomène soit « in-conscient » ou qu'un individu n'en ait pas la moindre conscience, cela reste à prouver. Une distinction linguistique s'avère utilise au préalable.
L'inconscient sous la forme d'adjectif ou bien de substantif. Ce n'est que sous la seconde acceptation que l'inconscient acquiert le statut de concept et détermine un sentiment ou une pensée. On parle de psychisme inconscient : un autre Moi en moi qui ne permet aucune intervention de ma part. D'un point de vue à l'autre, la valeur et le sens diffèrent, il s'agit alors d'une distinction conceptuelle sur la notion d'inconscient. Le substantif offre une autre perspective qui va à la suite ou à l'encontre de la première acceptation. Le problème que suppose l'approche à l'inconscient mérite certes une étude particulière. Il s'agit de se pencher sur le concept de l'inconscient comme une hypothèse dans toute la difficulté que suppose le fait même de le penser, de le nommer voire de l'interroger et de l'affronter enfin, au concept de conscience. Sans cette dernière, le problème de l'inconscient ne se pourrait puisque l'idée d'inconscient elle-même ne se concevrait pas, de même que toute valeur ne se présente que par rapport à ce à quoi elle s'oppose. On se penchera aussi sur le fondement de l'entreprise analyste ou psychanalyste qui soutient une représentation consciente de l'inconscient. Peut-on en avoir conscience ?
[...] Bibliographie -Freud, Métapsychologie, l'Introduction à la psychanalyse. -W.James, le Pragmatisme. -Spinoza, l'Ethique. -Sartre, L'Etre et le Néant, L'Idiot de la famille. [...]
[...] L'inconscient sous la forme d'adjectif ou bien de substantif. Ce n'est que sous la seconde acceptation que l'inconscient acquiert le statut de concept et détermine un sentiment ou une pensée. On parle de psychisme inconscient : un autre Moi en moi qui ne permet aucune intervention de ma part. D'un point de vue à l'autre, la valeur et le sens diffèrent, il s'agit alors d'une distinction conceptuelle sur la notion d'inconscient. Le substantif offre une autre perspective qui va à la suite ou à l'encontre de la première acceptation. [...]
[...] Quand le Corps est au repos dans le sommeil, l'Ame en effet reste endormie en lui Nous rêvons aussi que nous cachons aux hommes certaines choses, et cela par le même décret de l'Ame en vertu duquel pendant la veille nous taisons ce que nous savons. Nous rêvons enfin que nous faisons, par un décret de l'Ame ce que, pendant la veille, nous n'osons pas Le rêve serait révélateur de cette commune mesure. Le rêveur, au mieux, le somnambule est libre de laisser s'exprimer son Corps. La libération du Corps se fait dans le dos de la conscience, avec lâcheté comme un interdit discrètement franchi. L'inconscient suppose la faute. [...]
[...] A vrai dire c'est la liberté souveraine de la conscience que Sartre sauvegarde. Ainsi, il souligne les dangers éthiques du freudisme. Notons que la position de Sartre a considérablement évolué et que, dans ses dernières œuvres, L'Idiot de la famille, il s'est rapproché de Freud et de la psychanalyse. Le savoir humain a écrit Freud dans l'Introduction à la psychanalyse a été trois fois décentré : quand Copernic montra que le centre de l'univers n'était pas la Terre, quand Darwin signala que l'homme ne possède pas une place privilégiée dans l'ordre biologique et enfin quand Freud lui-même soutint que le Moi est en lien dialectique avec les pénombres de l'inconscience. [...]
[...] En un mot, comment la censure discernerait-elle les impulsions refoulables sans avoir conscience de les discerner ? Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi ? Savoir, c'est savoir qu'on sait, disait Alain. Autrement dit, tout savoir est conscience de savoir. Prétexte, invention ; démarche péremptoire que de dire l'inconscient. Cette notion est aussi peu fiable que celle de la conscience. Elle est un détournement de la conscience psychique qui lui est accordée et au sens moral auquel elle s'y prête. [...]
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