Etymologiquement, le désir signifie le regret d'un astre (sidus) disparu. Désirer, c'est donc vouloir une chose que l'on n'a pas et qui pourrait nous rendre plus heureux.
L'impossible, par définition, ne se réalisera pas. Est-ce pour autant absurde de le désirer ?
Nous montrerons d'abord que le désir est par essence insatisfait, puis comparerons désirs possible et impossible ainsi que leurs risques respectifs, et enfin nous verrons si désirer l'impossible peut mener vers la perfectibilité (...)
[...] Cette perfectibilité viendrait-elle de sa capacité à désirer l'impossible ? [III- Désirer l'impossible, voie vers la perfectibilité Comme on l'a vu, désirer l'impossible peut donner un but idéal qui permet de se perfectionner en s'en approchant, ce qu'un désir possible ne peut accomplir : une fois réalisé, il disparaît et laisse la place à un autre, qui ne lui est pas forcément relié en quoi que ce soit. Le désir impossible serait-il alors l'expression par excellence de la perfectibilité de l'Homme ? [...]
[...] L'essence même du désir n'est-elle pas d'être insatisfait ? Souvent, en effet, même une fois qu'un désir s'est réalisé, l'on est déçu par cette actualisation d'une envie finalement plus tentante quand elle n'était que virtuelle : qui n'a jamais économisé pour acheter un vêtement ou un gadget, pour finalement ne jamais l'utiliser ? Et même si la réalité remplissait toutes les conditions de notre fantasme idéalisé, nous aurions besoin presque aussitôt de désirer autre chose. C'est le désir, en effet, qui nous fait avancer ; sans lui, pas de motivation et donc pas de vie. [...]
[...] On a aussi montré que le désir impossible peut fournir une plus grande cohérence dans l'évolution, en reliant de petits objectifs à un plus grand. Qu'importe si celui-ci n'est finalement qu'une chimère ? Et après tout, comment définir le possible et l'impossible ? Ne dit-on pas Ils ignoraient que c'était impossible, donc ils l'ont fait ? Il y a encore un siècle, beaucoup auraient juré qu'il était tout à fait impossible d'aller dans l'espace, de poser un pied sur la Lune Et pourtant, nous connaissons tous la suite ! [...]
[...] Est-il absurde de désirer l'impossible ? [Introduction] Etymologiquement, le désir signifie le regret d'un astre (sidus) disparu. Désirer, c'est donc vouloir une chose que l'on n'a pas et qui pourrait nous rendre plus heureux. L'impossible, par définition, ne se réalisera pas. Est-ce pour autant absurde de le désirer ? Nous montrerons d'abord que le désir est par essence insatisfait, puis comparerons désirs possible et impossible ainsi que leurs risques respectifs, et enfin nous verrons si désirer l'impossible peut mener vers la perfectibilité. [...]
[...] Mais qu'en est-il lorsque l'on a conscience que l'impossible est, de fait, impossible ? Désir possible ou impossible, cela change-t-il quelque chose Le désir étant éternellement insatisfait, y a-t-il une différence entre désir possible ou impossible à réaliser ? Le possible peut être actualisé, certes, mais pas forcément de façon satisfaisante ni durable, comme on l'a vu précédemment. L'impossible, si l'on est conscient qu'il n'adviendra jamais, n'est-il pas alors moins dangereux que le possible ? Le risque pour les autres et pour soi-même est le même, on l'a vu, pour un désir possible ou impossible, du moment que le sujet le croit réalisable : il fera alors, en toute logique, tout son possible pour obtenir l'objet désiré, risquant de blesser les autres et de changer ce qui devrait être selon les stoïciens ; ou tout du moins de se perdre dans son désir, qui n'est finalement, dans les deux cas, qu'une chimère. [...]
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