Depuis les Grecs, nous savons qu'une vie politique réellement développée conduit à une remise en question du domaine de la vie privée, et à un profond ressentiment vis-à-vis du miracle le plus troublant : le fait que chacun de nous a été fait ce qu'il est - singulier, unique et immuable. Toute cette sphère du strictement donné, reléguée au rang de la vie privée dans la société civilisée, constitue une menace permanente pour la sphère publique qui se fonde sur la loi d'égalité avec la même logique que la sphère privée repose sur la loi de la différence universelle et sur la différenciation. L'égalité, à la différence de tout ce qui est impliqué dans l'existence pure et simple, n'est pas quelque chose qui nous est donné mais l'aboutissement de l'organisation humaine, dans la mesure où elle est guidée par le principe de justice. Nous ne naissons pas égaux ; nous devenons égaux en tant que membres d'un groupe, en vertu de notre décision de nous garantir mutuellement des droits égaux.
[...] Qui plus est, pour montrer la nette opposition entre les deux sphères, Arendt énonce les principes de celles-ci. La sphère publique repose sur la notion d'égalité. Dès lors, les lois sont crées au profit des hommes, ce qui leur assure une justice. Alors que la sphère privée s'ancre sur la distinction, autrement dit elle propose des lois propres à chacun puisque chaque homme est différent. En revanche, malgré leur opposition, elles ont toutes deux un but précis à atteindre coute que coute. [...]
[...] Thème : La justice Problème : La justice que la société établit par le biais des lois a-t-elle un fondement naturel ? Thèse : La nature ne fournit pas la notion d'égalité aux hommes mais crée, en revanche, des lois qui demeurent artificielles. Autrement dit, la sphère privée (la nature) est un danger pour la sphère publique (les lois). Arendt oppose, tout d'abord, la sphère privée et publique (ligne 1 à puis montre que la sphère privée est un danger pour l'égalité (ligne 4 à pour enfin conclure sur l'artificialité de la justice (ligne 8 à 13). [...]
[...] Ainsi, pour qu'une société fonctionne, Arendt semble montrer qu'elle doit prospérer de façon contraire à l'homme. Ainsi, la nature joue un rôle secondaire et c'est ce qui permet l'instauration de lois justes dans une société juste. Dès lors, le miracle se concrétise puisque la nature crée des hommes tous différents les uns des autres qui arrivent à former une société juste. Ligne 4 à 8 (Toute cette sphère [ ] sur la différenciation): Qui plus est, Arendt montre la conséquence de l'opposition entre la sphère privée et publique. [...]
[...] Ainsi, l'égalité semble naitre d'une longue évolution au cours du quelle la société s'organise. Dès lors, la nature semble être associée à l'injustice. La sphère publique lutte donc contre cette injustice pour proposer une société ancrer dans la valeur d'égalité pour tous les hommes. En ce sens, l'homme est-il réellement libre ou n'est-ce qu'une impression ? La notion d'égalité a donc un caractère social et n'est pas donnée à l'homme par la nature. Ainsi, l'égalité est le fruit d'un accord commun entre les hommes et non de la volonté de chacun. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture