Le développement du livre numérique, ces dernières années, doit faire face à de nombreuses réticences. Alors que les films numériques ou la musique téléchargeable gratuitement sont en pleine expansion, la progression du livre numérique est plus lente. En effet le papier est considéré comme la matière essentielle du livre et sa disparition perturbe. Les conséquences de ces nouvelles habitudes sur notre imaginaire du livre inquiètent. Pourtant, le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui est le résultat d'un ensemble d'innovations techniques qui a permis de mieux conserver les textes et surtout de démocratiser la lecture, en « désacralisant en quelque sorte la lecture et le lecteur », la première de ces innovations étant le passage du papyrus au codex.
Avec la deuxième grande révolution dans l'histoire du livre, l'invention de l'imprimerie au 15ème siècle, la question se pose de savoir si le passage « du manuscrit au livre mécanique […] ne désacralise pas du coup de l'objet livre, jusque-là cantonné aux sphères monastiques ou curiales, aux milieux universitaires et aux bibliothèques des grandes familles patriciennes » ? En effet, le manuscrit écrit à la main est par définition unique. Il est donc très couteux et réservé à une élite. Le « livre mécanique » est associé aux machines, ce qui implique des normes nécessaires pour « reproduire le modèle » en série et s'oppose au caractère unique et sacré de l'imaginaire du livre avant l'invention de Gutenberg. Ce « livre mécanique » devait donc être pour les lecteurs contemporains à cette évolution une notion paradoxale. La notion de sacralité qui était associé au livre, peut prendre deux sens. Le livre est d'abord associé à la religion, puisque les manuscrits sont souvent recopiés par des moines, dans des lieux saints, sur du parchemin c'est-à-dire provenant souvent d'une peau animale de veau ou d'agneau, animal sacré. Mais la dimension de sacralité associée au livre a aussi une connotation moins littérale, il s'agit de la respectabilité du livre et surtout de son contenu : c'est le savoir.
[...] Ainsi, le lecteur comprend mieux la volonté de l'auteur, sa motivation, ou encore le contexte. Les auteurs peuvent se construire leur propre image comme Ronsard qui n'a jamais cessé de penser lors de la rédaction de son œuvre à l'image qu'il voulait laisser à la postérité. Ce phénomène de mise en avant de l'auteur est donc une conséquence directe de leurs volontés de s'adapter à cette évolution. La démocratisation du livre et sa désacralisation ont également eu pour conséquence le développement de la lecture silencieuse. [...]
[...] Cet imprimeur sera donc l'un des premiers à véritablement penser à une présentation différente de la mise en page, à changer une mise en forme ancestrale, presque sacrée. Ainsi pour faire face à cette évolution du livre ainsi qu'à la désacralisation qui en résulte, le monde du livre va devoir se transformer, entraînant une véritable révolution culturelle. De nouvelles habitudes vont voir le jour, entraînant de nouvelles pratiques de lecture, qui tout en désacralisant le livre, respecte son contenu. Les réseaux de diffusion deviennent plus nombreux, des cabinets d'humanistes s'ouvrent. Le livre est ainsi désacralisé, mais ceux-ci respectent son contenu, en discutent, y réfléchissent. [...]
[...] L'imaginaire du livre à la renaissance Le développement du livre numérique, ces dernières années, doit faire face à de nombreuses réticences. Alors que les films numériques ou la musique téléchargeable gratuitement sont en pleine expansion, la progression du livre numérique est plus lente. En effet le papier est considéré comme la matière essentielle du livre et sa disparition perturbe. Les conséquences de ces nouvelles habitudes sur notre imaginaire du livre inquiètent. Pourtant, le livre tel que nous le connaissons aujourd'hui est le résultat d'un ensemble d'innovations techniques qui a permis de mieux conserver les textes et surtout de démocratiser la lecture, en désacralisant en quelque sorte la lecture et le lecteur la première de ces innovations étant le passage du papyrus au codex. [...]
[...] C'est l'image emblématique que nous avons des moines copistes dans les scriptoriums. À partir du 12e siècle, les monastères ne sont plus les seuls détenteurs de manuscrits, les centres universitaires vont voir augmenter la circulation de manuscrits. Ce changement profond est dû à une nouvelle pratique qui se développe, le procédé de la Pécia. Ce procédé consistait à recopier un ouvrage emprunté, cahier après cahier, pour répondre à la demande de textes de plus en plus importante. Ainsi, il est évident que le livre reste lié aux lieux de savoirs officiels sphères monastiques milieux universitaires Puis, l'apparition des imprimés, moins précieux, va rendre possible une nouvelle relation au livre ; celui-ci peut devenir privé, des personnes qui n'appartiennent pas à ces lieux de savoir peuvent l'acquérir, voire se constituer leur propre bibliothèque. [...]
[...] Les livres lui sont indispensables comme le souligne la citation Je passe dans ma bibliothèque et la plupart des jours de ma vie et la plupart des heures du jour Ainsi, les livres, au centre de sa vie, sont conservés précieusement. La pièce qu'il a choisie pour contenir cette collection est symbolique de cette relation qu'il entretient avec les livres. C'est une bibliothèque moderne, de forme circulaire et située en haut d'une tour. Cela crée une espèce de microcosme, dans une position surplombante. Montaigne et ses livres se trouvent au-dessus de la vie, mais sans toutefois être totalement à l'écart, coupé du monde. [...]
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