art, image, Platon, faire croire, connaissance, vérité, réalité
De nos jours, la notion d'image soulève des questions d'ordre esthétique, qui concernent le contenu de l'image, ou encore d'ordre psychologique, soit du côté de l'artiste avec un questionnement autour de sa créativité, de son imagination, ou du point de vue du récepteur avec des questions sur l'interprétation. À l'inverse, Platon n'interroge pas le contenu de l'image, mais son statut ontologique : il regroupe sous une théorie unifiée ce qui relève pour nous de catégories différentes, il adjoint aux arts plastiques et à la danse la musique et l'art dramatique. Il regroupe sous une notion unique toutes les activités figuratives ou représentatives, tout ce qui relève de la fabrication d'images, de la mimèsis. La mimèsis est cette aptitude quasi illimitée à produire des "re-présentations", elle se déploie dans le champ de l'agir et du pâtir humain que l'on retrouve par exemple dans l'art, dans la tragédie notamment, où elle devient activité créatrice. Nous allons ici nous intéresser à l'image dans les oeuvres artistiques et non comme une "représentation mentale produite par l'imagination" (Réponse aux secondes objections, Descartes). Le sujet, par le pronom "nous", interroge sur le rapport des hommes aux images, il interroge sur l'effet que produisent les images sur les individus. Le verbe tromper interroge sur ce que nous font les images, de quelle façon pourraient-elles nous fausser, nous leurrer, nous faire croire à un simulacre de réalité. L'artiste, souvent considéré comme "faiseur d'images", a longtemps été accusé de tromper ses spectateurs, de les détourner du réel.
[...] Le sujet, par le pronom "nous" interroge sur le rapport des hommes aux images, il interroge sur l'effet que produisent les images sur les individus. Le verbe tromper interroge sur ce que nous font les images, de quelle façon pourraient-elles nous fausser, nous leurrer, nous faire croire à un simulacre de réalité. L'artiste, souvent considéré comme "faiseur d'images" a longtemps été accusé de tromper ces spectateurs, de les détourner du réel. Les images nous détournent-elles du réel ? Les images peuvent-elles mentir ? [...]
[...] Pour Aristote, l'imagination du peintre, la « phantasia », est une étape intermédiaire entre la sensation et la connaissance. En effet, pour la philosophie aristotélicienne, la sensation ne relève pas de l'erreur et de l'illusion : c'est au contraire la première étape de l'élaboration de la connaissance. Il paraît donc paradoxal de dire que les images artistiques nous berne vis à vis de la réalité puisque l'artiste la représente et la donne à regarder au spectateur et nous permet ainsi d'élaborer notre connaissance du mond réel. [...]
[...] Enfin, nous verrons la puissance symbolique de l'image. Pour André Breton, principal théoricien du surréalisme, devant l'œuvre d'art « l'oeil existe à l'état sauvage ». Ce caractère sauvage, quasiment animal du regard est soulevé par le talent des artistes, c'est le mutisme de l'image qui déclenche l'imagination de celui qui la regarde. Par exemple, les guerres virtuelles qui envahissent la scène publique peuvent nous faire oublier les guerres réelles et leurs véritables enjeux; l'image a imposé sa propre logique où le message disparaît du médium, le pouvoir des images sur notre inconscient est phénoménal. [...]
[...] Les iconoclastes négligent un point important, une image est toujours simultanément ressemblante et dissemblante, elle est à la fois une présence matérielle à laquelle nos sens peuvent se rattacher et une figure de renvoi. Pour conclure, on ne pense plus aujourd'hui que les artistes sont des menteurs qu'il faut chasser de la cité pour préserver les plus jeunes et nous considérons les images sous un tout autre angle étant donné que nous en sommes entourés quotidiennement. Elles peuvent nous tromper, c'est-à-dire que nous pouvons par exemple croire à une illusion d'optique mais contrairement aux animaux nous sommes capables de faire la distinction entre différence et similitude. [...]
[...] Dans un second temps nous verrons que dans l'Antiquité, toute représentation est mimesis, imitation. D'une manière générale, les Anciens considèrent que l'art doit imiter la nature et que plus la ressemblance est réussie, plus l'œuvre d'art a de valeur. Dans sa Physique, Aristote souligne que "d'une manière générale l'art (tekhnè) ou bien exécute ce que la nature est impuissante à effectuer, ou bien l'imite" (II 199a 15). Aussi, l'idée que le peinture doit imiter la nature apparaît chez les peintres et théoriciens de la peinture dès le XVième siècle avec Alberti notamment. [...]
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