L'identité est multiple, cette notion est polysémique. Elle est complexe, et doit s'entendre de plusieurs manières différentes. On peut comprendre ce terme comme ce qui s'assimile à l'identification, au fait d'attribuer une identité à une chose. Il s'agit alors d'inscrire une chose dans un ensemble plus grand, dans une espèce. Et, en faisant cela, il est presque inévitable de n'avoir qu'une vue d'ensemble, une vue rapide et incomplète de la chose que l'on identifie.
Mais il faut aussi aborder la question de l'identité dans son rapport avec le temps. L'identité comme permanence, comme conservation d'une identité identique à elle-même de la naissance jusqu'à la mort, et identique seulement à elle-même. Cependant, il existe bel et bien des changements qui affectent une chose, et qui peuvent l'altérer.
Il faut étudier le rapport qui existe entre permanence et changement, et voir si une compatibilité peut avoir lieu. Par ailleurs, il faut pour être complet se poser la question de l'identité humaine, qui est singulière en tant que l'homme est à la fois la conscience qui juge, qui identifie, et l'objet qui est jugé. L'homme est dans le même temps observateur et observé, ce qui conduit à des difficultés particulières. Et l'identité de l'homme est également spécifique, car elle se décline en plusieurs catégories et à plusieurs échelles, que ce soit l'identité vécue, le moi, jusqu'à l'identité partagée, l'identité de l'humanité tout entière.
Alors, qu'est-ce qu'est réellement l'identité, et peut-on dire qu'elle est réellement une seule chose ? N'est-elle pas intrinsèquement multiple ? L'identité est-elle à la fois permanence dans le temps et changement continu ? Et l'identité personnelle est-elle compatible avec d'autres formes d'identité spécifiquement humaines ?
[...] Et un accident est ce qui modifie l'aspect d'un sujet. Alors, on peut dire, en reprenant les mots de P. Guenancia (Notions de philosophie, II, L'identité, p. 571), que l'accident est ce qui modifie l'aspect d'un sujet [ ] mais que le sujet, lui, est ce qui subsiste (d'où le nom de substance) à travers les modifications qui l'affectent, ou encore ce qui demeure identique à soi et perdure sous les changements L'identité persiste sous les changements, et le temps ne modifie pas l'identité, qui est en réalité permanente. [...]
[...] Dans ce sens, l'identité est liée à un classement des choses. Lorsque l'on perçoit une chose et que l'on identifie celle-ci, on reconnaît en fait surtout l'espèce de cette chose. On peut donc parler ici d'identité d'appartenance à une catégorie, ou d'inclusion. Il ne s'agit pas d'une identité propre. La perception ne prend pas en compte l'identité singulière et unique d'une chose, elle n'accorde de l'importance qu'à ce qui permet d'attribuer une identité spécifique, d'identifier l'espèce d'une chose. Par exemple, si l'on reconnaît un animal comme un chat, c'est bien parce que l'on perçoit un certain nombre de caractéristiques propres à tous les chats, et il est même difficile de nommer ces caractéristiques. [...]
[...] Et la question de son identité se pose de plusieurs façons. Tout d'abord, il faut se demander ce qui fait la singularité d'un individu par rapport à l' espèce humaine, quelle est son identité propre, son moi. La question du moi est en effet centrale dans le problème de l'identité personnelle. Le corps d'un individu ne se trouve pas face à lui comme peuvent l'être des objets. Le corps n'est pas dissociable de l'identité d'un individu, il lui appartient, et ne peut appartenir à un autre (on peut ici prendre l'exemple des greffes de partie de corps d'autres personnes comme, par exemple, une main. [...]
[...] Sa liberté lui permet de ne pas être prisonnier de sa communauté, et parfois de la haine que celle-ci peut exprimer envers d'autres communautés. Ne peut-on pas considérer que la communauté la plus importante est en fait celle de l'humanité, et ainsi voir dans l'identité universelle l'identité la plus essentielle à l'homme ? Nombreuses sont les chartes et les conventions qui revendiquent leur caractère universel, leur ambition de traiter tous les hommes comme des pairs, au-delà des nations. Contrairement à l'idée de communauté qui sous-entend parfois des projets autarciques, l'identité universelle serait la plus absolue, la plus pure. [...]
[...] Dans un cas, l'homme est regardé comme un tout, comme une forme, alors que dans l'autre il est regardé dans le détail, et l'on prête alors plus d'attention à la matière qu'à la forme. Dans ce deuxième cas, la différence est plus importante que la similitude. On peut donc, tout en considérant le même objet, faire correspondre à celui-ci une identité, puis une autre que l'on pourrait presque qualifier d'opposée, et en tout cas une identité différente. Et la synthèse et l'analyse ne sont pas contradictoires, mais sont en fait inséparables. [...]
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