Le terme monde désigne de manière générale l'unité ordonnée d'un ensemble d'êtres. Ni l'unité seule, ni la multiplicité seule ne peuvent s'appeler monde. Ainsi, ordonnancement et multiplicité, le principe et le réel se trouvent associés dans le monde, mais encore plus dans l'idée de monde. A cette locution s'associe pour nous d'emblée l'idée qu'il s'agit là d'une idée créée pour remplir une fonction. Signe d'un besoin humain, au fil de l'histoire de la pensée disons occidentale, cette idée se serait peu à peu construite et imposée, évoluant selon les usages qui lui auraient été dévolus au fil du temps. L'idée de monde remplirait en ce sens une fonction psychologique, scientifique, humaine et historique qu'il s'agirait de déterminer.
Or, cette conception d'emblée limitative, en ce qu'elle n'accorderait pas de réalité, ni même de statut ontologique à l'idée de monde, se présente ici comme en surplomb de la locution que nous avons à examiner: juger de la fonction de l'idée de monde, n'est-ce pas en effet se placer au-dessus de celle-ci et tenter de penser l'usage qui en est fait comme tout complet? L'effet de limitation ne vient-il pas plutôt des rapports entretenus par les termes eux-mêmes? L'idée surdéterminant le monde, le monde rendant indéterminée son idée dans l'idée de monde? Au-delà de cette limitation qui nous apparaît en un premier examen, l'idée de monde semble introduite par un acteur incontournable : l'homme. L'idée de monde est sans doute l'idée d'un homme et le monde, celui accessible par idée à cet homme. En quoi dans l'idée de monde, l'idée, le monde et l'homme sont-ils indissociables?
[...] Dans le détail de la conception peircienne, l'idée de monde serait un légisigne ou type général. Cette conception nous permet de penser l'idée de monde comme besoin humain appartenant légitimement au domaine de la signification. L'idée de monde apparaissant ici comme signe constitué pour remplir une fonction : dire la globalité, la généralité symbolique où l'homme évolue. Combinant les trois catégories peircienne, l'idée de monde apparaît comme source d'habitudes d'action, effort de signification, qualité désignée par un terme, etc. La dimension de construction d'une double dimension le sens, le signe, l'interprétant apparaissant ici entremêlée et respectant plusieurs dimensions que nous avions aperçues dans l'idée de monde fait de celle-ci une chose avant tout humaine sans évacuer sa part expérientielle brute, ni sa dimension d'idée. [...]
[...] Mais la forme de vie est-elle équivalente à l'idée de monde? L'idée de monde, prise en ce sens, désignerait chez Wittgenstein, un arrière-plan qui donne consistance et permet de saisir ce qu'il en est du langage humain. Un support vivable en ce sens, traversé de culture et de nature et qui permette à une dimension symbolique d'être comprise. Toutefois, en tant que totalité vague, le premier Wittgenstein aurait affirmé que le monde ne pouvait se dire : comme il est écrit dans le Tractatus-LogicoPhilosophicus, Tout ce qui ne peut se dire il faut le taire Pour lui, alors la juste méthode de philosophie serait en somme la suivante : ne rien dire sinon ce qui peut se dire, donc les propositions des sciences de la nature donc quelque chose qui n'a rien à voir avec la philosophie (653) car toute proposition est une image de la réalité ( 4.01 De quoi l'idée de monde est-elle l'image et à quelle réalité renvoi e cette locution? [...]
[...] Ici, regardons l'idée de monde comme idée, penchons-nous sur l'interdépendance entre l'homme, l'idée et l'idée de monde et voyons si cet examen par l'idée nous conduit à considérer notre locution sous couvert d'une limitation et de quel ordre. La saisie du monde se fait-elle nécessairement par une idée? L'homme est-il toujours concerné dans l'idée de monde, ou bien peut-on penser une idée de monde sans lui, et lui accorder un statut ontologique? Enfin, si l'idée de monde est nécessaire à l'homme, que recouvre cette nécessité? Tout d'abord, demandons-nous si l'idée de monde renvoie à une forme de l'intelligible? [...]
[...] Nous aurions pu examiner l'idée de monde ce point de vue scientifique. Il nous semble que l'idée de monde remplit une autre fonction, bien plus liée à des besoins humains spécifiques qu'avait bien identifiés Kant et à sa suite Hannah Arendt et Peirce : relier l'inconditionné, co-construire avec ses idées ce qu'il en est du monde. L'univers infini des scientifiques, s'il sert également d'horizon à l'homme du XXIe siècle n'est pas son seul référent globalisant : l'idée de monde sert peut-être à ce besoin essentiellement humain de se situer dans son monde pour pouvoir y inscrire ses activités dans un lieu qui leur soit adéquat et qui permette l'inscription de signes nécessaires à son existence. [...]
[...] L'écarlate de votre livrée royale, la qualité elle-même, indépendamment du fait d'être perçue ou gardée en mémoire Le type d'une idée de Secondéité est l'expérience de l'effort dissocié de l'idée d'un but à atteindre en ce sens la secondéité est effort, action brute ou toute relation dyadique. Enfin, la Tierceité relation triadique existant entre un signe, son objet et la pensée interprétante un signe sert d'intermédiaire entre le signe interprétant et son objet. En ce sens, tout concept est un signe. [...]
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