Après Copernic qui a ruiné le géocentrisme, Darwin qui a détruit la croyance en une primauté de l'homme dans la création, Freud pensait avoir infligé à l'homme sa troisième humiliation en lui apprenant qu'il n'est "même pas maître dans sa propre maison". La découverte de l'inconscient et de son importance dans le psychisme humain justifie-t-elle une remise en question de la liberté, nous oblige-t-elle à considérer la liberté comme une illusion, effet de la méconnaissance ou se trouve le moi pour comprendre les mobiles qui le font agir ?
[...] Telle serait la fonction de la structure œdipienne, nullement fatale et inscrite dans l'évolution de notre psychisme, mais instrument de contrôle social, et enfermement du désir. Cela suppose donc que l'inconscient ne soit pas considéré comme ce qui doit être surmonté, mais ce qui doit être libéré. De quelque côté que l'on se tourne, l'inconscient paraît donc ne pas être exclusif de la liberté. Bibliographie indicative La question du choix inconscient : déterminisme et responsabilité du sujet Éd. [...]
[...] Devant la difficulté de préciser la nature exacte de l'inconscient, des rapports qu'il entretient avec le reste de l'appareil psychique, il n'est pas possible de dire quelle conséquence exacte découle de sa découverte. Vers une théorie nouvelle de l'inconscient? Enfin, une réflexion comme celle de Deleuze et Guattari dans l'Anti- Œdipe ou Mille plateaux s'efforce aujourd'hui de montrer que la théorie psychanalytique est, en quelque sorte, la dernière ruse de la répression qui accepte de reconnaître l'existence initiale du désir, sa force vitale, pour, aussitôt la censurer. [...]
[...] Et plus profondément, quelle est la fonction de la psychanalyse? La réponse à ces questions est du plus grand intérêt pour le problème qui nous occupe, car elle conditionne l'idée que l'on se fait de la place du moi dans l'appareil psychique. Si l'on admet que le moi conscient garde une autonomie par rapport à l'inconscient, ce dernier n'apparaît plus comme une fatalité, mais comme un obstacle à la libre expression du moi. L'inconscient comme déterminisme Dans ce cas, la liberté n'est plus niée par l'existence de l'inconscient. [...]
[...] L'idée d'inconscient exclut-elle l'idée de liberté? Après Copernic qui a ruiné le géocentrisme, Darwin qui a détruit la croyance en une primauté de l'homme dans la création, Freud pensait avoir infligé à l'homme sa troisième humiliation en lui apprenant qu'il n'est même pas maître dans sa propre maison La découverte de l'inconscient et de son importance dans le psychisme humain justifie-t-elle une remise en question de la liberté, nous oblige-t-elle à considérer la liberté comme une illusion, effet de la méconnaissance ou se trouve le moi pour comprendre les mobiles qui le font agir? [...]
[...] Or, Freud lui-même montre que nous pouvons avoir prise sur l'inconscient: le traitement des névroses par la cure permet de faire disparaître, au moins partiellement les troubles pathologiques. Comment l'activité consciente peut-elle obtenir ce résultat si elle ne dispose d'une certaine autonomie? Il faudrait alors en conclure que la conscience n'est pas entièrement dominée par les pulsions ou les instincts, et qu'elle garde une certaine autonomie. L'hésitation des psychanalystes, voire les contradictions que l'on peut relever dans leurs différentes conceptions, ne font que souligner l'importance de l'enjeu. Quel est en effet le but de la cure psychanalytique? [...]
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