Biographie d'Ibn Khaldoun, le plus illustre des penseurs maghrébins mort il y a 6 ans.
[...] Rétabli dans sa situation antérieure, il succombe à ses vieux démons et prend part à de nouvelles luttes armées entre les prétendants au trône. De ses manœuvres, il ne retire cependant qu'une maigre récompense. Nommé, en 1359, secrétaire de la chancellerie du nouveau sultan Abou Sâlim, il se met à la poésie, un genre qui ne lui réussit pas beaucoup. En 1361, Ibn Khaldoun obtient la charge de la magistrature (les Mazâlim). Le poste, pourtant prestigieux, n'assouvit pas son ambition, si bien qu'il trempe dans de nouveaux troubles qui amènent un nouveau sultan. [...]
[...] Mais le démon de la politique le gagne de nouveau. Il se donne d'abord pour mission de favoriser l'alliance entre le sultan hafside de Tunis Abou Ishaq et Abou Hammou de Tlemcen, contre Abou al-Abbas. Puis il se fait le sergent recruteur du mérinide Abou Faris, essayant de constituer, en regroupant des tribus dispersées, une force susceptible de soutenir un pouvoir fort. Mais les choses évoluent dans un sens contraire à ses calculs. Arrêté au port de Hunayn, non loin de Tlemcen, alors qu'il s'apprêtait à fuir en Andalousie, Ibn Khaldoun est traduit devant le sultan Abdel-Aziz, alors maître du Maghreb extrême auquel il indique, sous la menace, un moyen facile pour s'emparer de Béjaïa. [...]
[...] Nourrie pour une bonne part de son existence mouvementée, l'œuvre de ce précurseur des sciences humaines actuelles conserve une étonnante actualité. Considéré comme le fondateur de la sociologie et de l'histoire modernes et le précurseur de la plupart des sciences humaines, Abdel-Rahman Ibn Khaldoun (né à Tunis le 27 mai 1332 et mort au Caire le 17 mars 1406) a laissé deux ouvrages essentiels : Kitab al-Ibar Histoire universelle et la Muqaddima Introduction dont on n'a pas fini de redécouvrir la dimension visionnaire. [...]
[...] Je m'y rendis avec l'intention de m'y établir et d'y jouir de la tranquillité dira-t-il, comme pour se convaincre lui-même enfin de la nécessité de mettre une sourdine à ses ambitions politiques. Rattrapé par son passé politique, Ibn Khaldoun est de nouveau l'objet de méfiances et de suspicions. Devenu persona non grata, il est pratiquement mis en demeure de quitter le royaume de Grenade et de retourner au Maghreb, où, après quelques difficultés, il s'établit une nouvelle fois à Tlemcen. [...]
[...] À la faveur de la défaite de son maître, le jeune homme lui fausse donc compagnie, se réfugie à où il réside quelque temps chez un éminent marabout, gagne ensuite Tébessa, où il passe plusieurs jours chez le gouverneur Ibn Abdoun, puis Gafsa, avant d'atteindre Biskra. À Fès, le sultan Abou Inân, qui a succédé à son père en 1351, ne tarde pas à s'emparer de Tlemcen et à ramener Béjaïa sous ses ordres. De Biskra, où il passe l'hiver chez l'un des frères Banou Muzni, ami de sa famille, Ibn Khaldoun lui propose ses services. [...]
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