À la fin du XIXe siècle en Allemagne, on constate que l'attention de l'élite intellectuelle est passée des grands systèmes spéculatifs aux développements des sciences positives et sur l'essor foudroyant des mathématiques. Aussi, d'un côté, l'on accordera énormément d'importance à la psychologie, nouvelle science à la prétention de « pouvoir se passer de la subjectivité, et, de se baser sur le modèle des sciences de la nature, définissant son statut scientifique. ». D'un autre côté, les logiciens se concentrent sur la construction de systèmes formels et l'unification de leur discipline. Husserl, partisan de cette dernière philosophie, rédigea une sévère critique du courant psychologiste qu'il critiquera dans ses recherches logiques (...)
[...] Les deux premières méditations ne font en quelque sorte que camper les fondations de l'entreprise husserlienne en décrivant les prémisses de bases de la phénoménologie. La suite des méditations cartésiennes déploiera la constitution d'autrui et du monde culturel, insérant le moi dans une autre sphère de relation et posant son lot de problèmes. Le sens de la constitution et l'orientation d'un certain idéalisme transcendantal sera abondamment élaboré et l'apparition d'autrui créant l'intersubjectivité fera couler encore beaucoup d'encre. Husserl devra aussi se sortir de l'impasse que lui cause le solipsisme transcendantal et nous apprendra qu'il est peut-être un passage obligé de la philosophie. [...]
[...] Or, une question pertinente s'impose face à cette opération importante. Ce monde dont nous parlons n'englobe-t-il pas tout, emportant avec lui les évidences apodictiques qui sont si chères à la reconstruction de la philosophie? Il est important de comprendre l'ampleur de cette question. Husserl explique que l'évidence apodictique a la particularité de ne pas seulement être une certitude évidente mais aussi d'être révélé comme inconcevabilité de sa non-existence. C'est ce type d'évidence que Husserl recherchera constamment pour construire la phénoménologie. [...]
[...] L'ego qui revient sur soi en intégrant les cogitationes. Il faut donc aborder le cogito par le multiple (des cogitationes) et non par l'un (l'ego).[22] Néanmoins cet acte de retour sur soi, l'ego transcendantal doit aussi s'en sortir lui-même pour ne pas sombrer dans un solipsisme. L'ego transcendantal doit en quelque sorte se libérer de lui-même pour laisser sortir les structures qui constituent le champ infini de l'expérience. C'est la réflexion transcendantale qui aura pour tâche d'observer et d'expliquer l'ego transcendantal donnant ainsi naissance à un état qui lui est propre. [...]
[...] Vrin, Paris p.161. KERKEL, Lothar. Husserl, sa vie, son oeuvre. Philosophe. Presses universitaire de France, Paris p.23 HUSSERL, Edmund. Idées directrices pour une phénoménologie et une philosophie phénoménologique pures, tome traduction par Ricoeur, Gallimard p.196. SOUCHE-DAGUES, D. Le développement de l'intentionnalité dans la phénoménologie husserlienne, Paris, Vrin p.1. L'épochè n'est pas la seule forme réductive de la phénoménologie. Préalablement s'impose la réduction eidétique, procédé éliminant les éléments empiriques et conduisant aux eidos (idées), aux essences. GÉRARD, Vincent. [...]
[...] Librairie philosophique Vrin, nouvelle édition, Paris p GÉRARD, Vincent. La Krisis, Husserl. Édition Éllipses, Paris p. HUSSERL, Edmund. Méditations cartésiennes. Librairie philosophique Vrin, nouvelle édition, Paris p ZAHAVI, Dan. Réduction et constitution dans phénoménologie du dernier Husserl, Philosophiques volume 20, n p 377. HUSSERL, Edmund. [...]
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