Transhumanisme, mouvement culturel, métaphysique, humanité, métaphysique occidentale, existence humaine, courant transhumaniste, capacités humaines, courant philosophique
Commençons par un rapide tour d'horizon de ce qu'est le transhumanisme. Comme son nom l'indique, le transhumanisme se propose d'aller au-delà (trans) de l'humain, c'est-à-dire de dépasser les limites propres à l'humain. Quelles sont-elles ces limites ? D'abord la mort, la finitude de l'existence humaine : le transhumanisme se propose non seulement d'étendre la durée de la vie humaine, mais même d'en supprimer le terme, dans un désir d'immortalité. Ce sont ensuite les limites de notre sensibilité que le courant transhumaniste entend dépasser : voir plus loin, de nuit ; entendre plus distinctement ; courir plus vite, se fatiguer moins, développer plus de force. À chaque fois, il s'agit d'augmenter les capacités de l'homme.
[...] Le transhumanisme est avant tout une affirmation de la volonté. La volonté qui veut déterminer elle-même ce qui est. Maintenant que nous avons en vue cela, ce qu'est le transhumanisme, dans les limites évidemment de la concision que nous impose l'exercice, maintenant que nous nous faisons une idée un peu moins superficielle d'en quoi consiste ce mouvement, nous pouvons demander : est-il vraiment nouveau, est-il vraiment comme une innovation soudaine, un éclair dans l'histoire des idées, comme aimeraient nous le faire croire ses partisans ? [...]
[...] Reprenons donc les éléments de celleci, et nous verrons que le transhumanisme ne fait que reprendre, en les radicalisant, les éléments fondamentaux de cette tradition. La métaphysique c'est d'abord une séparation radicale opérée entre la res extensa et la res cogitans, comme deux domaines distincts de l'étant. C'est la dimension ontologique de la métaphysique. Dans le domaine des choses étendues sont comprises toutes les choses matérielles, mais aussi les êtres vivants que sont les plantes et les animaux, et le corps de l'homme. [...]
[...] Après avoir transformé le monde , dompté les éléments et les atomes ; après avoir modifié les plantes et les animaux ; qu'y a-t-il de plus naturel, de moins surprenant, que l'homme, comme Dieu après avoir crée le monde, s'attaque, au dernier jour, à son dernier ouvrage : créer un homme selon sa volonté ? Le faire sortir de terre, le façonner, comme il l'entend, à son image, à l'image de Dieu... Conclusion Le transhumanisme n'institue pas, selon nous, une nouvelle humanité. [...]
[...] Autrement dit, nous ne pouvons comprendre profondément ce que porte en elle cette tradition, si nous faisons abstraction de la culture judéo-chrétienne médiévale dont elle est également issue. Rappelons que, dans la cosmologie chrétienne, il y dans le monde, un étant suprême qui s'appelle Dieu ; que celui-ci n'a pas de corps, mais est pur esprit ; qu'il a crée le monde : autrement dit que chaque chose dans ce monde est le fruit de son intelligence et de sa volonté. Enfin rappelons deux de ses attributs essentiels : il est tout-puissant, et omniscient. Pourquoi rappeler ici ces vieux articles de foi de la théologie médiévale ? [...]
[...] Ce qui est pensé là derrière le mot liberté , comme libération de l'homme à l'égard de la nature, c'est bien plutôt un simple faire ce que l'on veut , et plus encore être ce que l'on veut être . Je veux pouvoir porter avec mes bras 150kg alors que physiquement je ne suis capable que d'en porter 25. Je veux pouvoir voir la nuit. Je veux pouvoir vivre sans ne jamais dormir et sans ne jamais être fatigué. Je veux choisir mon sexe. Je veux ne jamais être malade et ne jamais vieillir. Je veux ne pas mourir. [...]
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