Le rationalisme philosophique, depuis les Grecs, présuppose que tout peut être saisi par la raison. L'irrationnel, dans cette perspective, c'est ce qui n'a pas encore été expliqué, ce qui échappe provisoirement à la connaissance, c'est-à-dire à la conquête de la raison. La raison est toujours, dans la philosophie classique, fonction de pensée correcte et synthétique, faculté du bien juger. Le mot grec logos signifie à la fois raison et discours, ce dernier contenant cette idée fondamentale de synthèse et d'unification. La raison platonicienne est faculté de pensée correcte, par opposition à la fallacieuse connaissance sensible.
C'est Descartes qui, un des premiers, analyse dans Le Discours de la méthode, la raison et la nature de la méthode rationnelle dans leur spécificité. La raison, faculté de distinguer le vrai du faux, est la seule chose qui nous rende hommes et nous distingue des bêtes. Ce bon sens se retrouve chez tous et les différences entre les hommes tiennent seulement à la méthode, c'est-à-dire à l'application de cette puissance de juger du vrai ou du faux et non pas à la raison elle-même. D'où l'impossibilité d'une raison déraisonnable : la raison, clairement énoncée et définie par Descartes, exclut toute forme de déraison ou de folie. Le XVII é siècle, à la suite de Descartes, exclura donc, à côté de l'homme de raison, celui qui appartient à la sphère de la déraison, et n'est donc pas véritablement homme.
[...] surréalisme repose sur la croyance à la réalité supérieure de certaines formes d'associations négligées jusqu'ici, à la toute- puissance du rêve, au jeu désintéressé de la pensée. (Breton, histoire du surréalisme). Même si la psychanalyse permet de déterminer des rapports de causalité entre nos actes et notre inconscient, ce dernier contient toujours une part irréductible d'irrationnel. [...]
[...] Au sens fondamental, il définit ce qui est rigoureusement sans raison, ce qui est absurde et ne peut se déduire. La dernière démarche de la raison est de reconnaître qu'il y a une infinité de choses qui la surpassent (Pascal). Tout nous oblige finalement à évoquer cet irrationnel, cette réalité rebelle à l'intelligibilité et désespérément vide de sens. À l'évidence et contre Hegel, il existe des éléments historiques qui échappent à la rationalité. Le rationalisme intégral du réel est démenti par les faits eux-mêmes. Le réel est fondamentalement irrationnel. [...]
[...] Ils seraient plutôt des preuves que l'irrationnel, sinon la déraison, gouverne le monde Dans un autre domaine, certaines théories physiques (comme la théorie du quanta) montrent que la science elle-même a renoncé à la rationalité totale et à la vérité absolue. A L'existence n'est-elle pas irrationnelle ? Pascal avait déjà démontré ce que la condition de l'homme avait d'irrationnel. Rien ne peut expliquer pourquoi nous existons. L'existence n'a pas de sens, échappe à toute raison, à toute causalité. L'existence est, par définition absurde et irrationnelle : Pourquoi y-a-t--il quelque chose plutôt que rien ? demandait Leibniz. Certes, le comment est intelligible, l'enchaînement des phénomènes est rationnel. [...]
[...] Humanisme et Lumière : raison, foi et superstition 1re partie Les définitions Humanisme : Au sens large, toute doctrine philosophique qui vise à l'épanouissement de l'homme. C'est François Pétrarque (1304-1374) qui fait figure de fondateur de l'humanisme. C'est surtout à la Renaissance que l'on redécouvre l'Antiquité, qui devient un modèle. Le principal objet de la pensée devient l'homme en tant que sujet libre de conduire sa propre existence. Lumières : On donne le nom de philosophie des lumières au courant d'idées qui s'est étendu en Europe au cours du XVIII é siècle et dont la devise était : Aie le courage de te servir de ton propre entendement. [...]
[...] 2e partie : la raison, l'irrationnel I Le concept de raison Le rationalisme philosophique, depuis les Grecs, présuppose que tout peut être saisi par la raison. L'irrationnel, dans cette perspective, c'est ce qui n'a pas encore été expliqué, ce qui échappe provisoirement à la connaissance, c'est-à-dire à la conquête de la raison. La raison est toujours, dans la philosophie classique, fonction de pensée correcte et synthétique, faculté du bien juger. Le mot grec logos signifie à la fois raison et discours, ce dernier contenant cette idée fondamentale de synthèse et d'unification. [...]
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