Tout refaire, c'est le mot d'ordre des artistes et des intellectuels au XVIe siècle. L'Humanisme développe ainsi une nouvelle image de l'homme, libre et épanoui, en écartant l'oppression de la religion qui, au Moyen-âge, l'a transformé en esclave d'un destin qu'il ne peut maîtriser. Ces transformations se font au nom de l'Antiquité, mais aussi de l'intelligence et du savoir. Ainsi, on ne peut réfuter cette affirmation : « L'Humanisme place l'homme au centre de l'Univers », et nous allons nous attacher à démontrer son exactitude. Comment les humanistes du XVIe siècle sont-ils parvenus à établir la prépondérance de l'homme sur tout ce qui l'entoure ? Nous examinerons d'abord la place qu'ils accordent à l'homme dans leurs préoccupations morales et philosophiques, nous nous pencherons ensuite sur l'importance que prennent les sciences et le savoir dans la vie d'un humaniste, pour enfin terminer par une étude de la diffusion de toutes sortes d'art.
[...] Ce programme de connaissances est très bien résumé par cette citation d'une célèbre déclaration de Gargantua à son fils : En somme, que je voie en toi un abîme de science De plus, pour que l'apprentissage soit complet et véritable, les humanistes préconisent un retour aux textes antiques. En effet, au Moyen- âge, ces derniers étaient soit oubliés, soit bafoués et déviés de leur signification initiale. Les humanistes vont donc s'atteler à leur diffusion, ainsi qu'à celle des traditions, en tenant à leur rendre leur véritable signification. [...]
[...] Il a le sens des responsabilités et sait écouter les conseils, disant même : Je n'entreprendrai guerre que je n'aie essayé tous les arts et moyens de la paix. Il montre ainsi son pacifisme et la seule utilisation d'une guerre défensive. On pourrait ajouter que Montaigne, dans ses Essais, rentre dans le mythe bien connu du bon sauvage et condamne les conquêtes coloniales, dénonçant la soi-disant supériorité des Européens qui ont exploité et abusé de la faiblesse des Indiens. Les humanistes prônent ainsi le retour à une société apaisée, où la priorité serait donnée à la morale pour que l'homme vive mieux dans son environnement. [...]
[...] Les humanistes vont s'attacher à donner à l'homme une place centrale dans toutes leurs préoccupations morales et philosophiques. Tout d'abord, l'Humanisme condamne tous les excès, qu'ils soient religieux, intellectuels ou moraux. C'est en dénonçant toutes les dérives de l'époque et en prônant la vérité, la sincérité et l'harmonie que les humanistes parviennent à se faire entendre. En effet, Rabelais, dans Gargantua (1534) , milite pour un régime alimentaire équilibré, une religion qui ne soit plus superficielle et mécanique mais qui devienne sincère, préférant ainsi la qualité à la quantité. [...]
[...] Ainsi, Voltaire au Siècle des Lumières, ou l'existentialiste Jean-Paul Sartre, à notre époque, ne peuvent-ils pas être considérés comme de grands esprits humanistes ? Bibliographie indicative L'humanisme. D'Olivier Mathian, aux éditions Ellipses L'humanisme : origines, évolution et contestations de la notion. Thèse de doctorat de philosophie de Lydia Beaumont, université de Poitiers, 2006. [...]
[...] Au XVIe siècle, l'homme acquiert les pleins pouvoirs sur lui-même, sur son propre destin et sur tout ce qui l'entoure. C'est donc grâce à la remise en question des considérations morales, à leur immense science et savoir, ainsi qu'à la diffusion des arts et de nouvelles techniques picturales spécifiques, que les humanistes parviennent à établir la domination de l'homme sur son environnement, le plaçant ainsi au centre du monde. Tout cela apparaît comme une réponse à Pic de la Mirandole qui, quelques années avant le début du XVIe siècle, déclarait dans son De dignitate hominis : On ne peut rien voir de plus admirable dans le monde que l'homme. [...]
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