L'homme est-il lié irrémédiablement à l'animal ? Voilà une question essentielle abordée par les œuvres telles que Les Fables de La Fontaine, La Métamorphose de Kafka et Le Traité Des Animaux de Condillac. Ainsi, Dominique Lestel s'interroge à juste titre dans L'animalité : « Pourquoi l'humain est-il incapable de construire des communautés indifférentes à l'animalité ? » Quel est ce lien si fort entre l'homme et l'animal ?
[...] Il étudie les processus, communs à tous les animaux y compris l‘homme, selon lesquels s'élabore le système des habitudes et des connaissances mobilisées dans l'action et récuse la définition du mot sentir de Buffon. En effet, celui ci en donne deux et refuse la deuxième aux bêtes. Il pense que les animaux ont uniquement des sensations corporelles et non spirituelles. Je vois qu'il distingue des sensations corporelles et des sensations spirituelles ; qu'il accorde les unes et les autres à l'homme, et qu'il borne les bêtes aux premières. [...]
[...] La Fontaine précise dans La Souris métamorphosée en Fille : Les âmes des souris et les âmes des belles Sont fort différentes entre elles. Il souligne que l'âme des animaux relève de la matière : quintessence d'atome, extrait de lumière il s'agit d'une âme capable de connaissance et de sentiments, mais matérielle, mortelle et inférieur à l'âme humaine. L'autre différence fondamentale est le langage, que les animaux n'ont pas. Condillac analyse très précisément les raisons qui privent les bêtes d'un langage, même celles qui apparaissent capables d'articuler, dans le chapitre IV de la deuxième partie du Traité Des Animaux. [...]
[...] "Pourquoi l'humain est-il incapable de construire des communautés indifférentes à l'animalité Dominique Lestel L'homme est-il lié irrémédiablement à l'animal ? Voilà une question essentielle abordée par les œuvres telles que Les Fables de La Fontaine, La Métamorphose de Kafka et Le Traité Des Animaux de Condillac. Ainsi, Dominique Lestel s'interroge à juste titre dans L'animalité : Pourquoi l'humain est-il incapable de construire des communautés indifférentes à l'animalité ? Quel est ce lien si fort entre l'homme et l'animal ? Nous verrons tout d'abord que les animaux sont semblables aux hommes, puis que les hommes sont pourtant différents des animaux, et enfin, nous nous interrogerons sur la possibilité qu'à l'animal d'être un modèle pour l'homme. [...]
[...] Il en est de même avec le renard, figure du courtisan et de l'hypocrite, ou avec le chat, gros et gras dont la douceur feutrée ne masque pas longtemps le cruel égoïsme. L'étude que Condillac mène de façon plus globale répond à l'approche plus éclatée de La Fontaine, mais ce parallélisme s'impose chez l'un et l'autre. Malgré ces ressemblances, on ne peut considérer l'homme comme un animal parmi d'autres. On reconnaît généralement la supériorité de l'homme par rapport à l'animal. [...]
[...] Il peut donc organiser ses connaissances. Aussi même si les hommes et les bêtes font partie intégrante du vivant, on voit que l'homme est supérieur à l'animal : combien l'homme est à tous égards supérieur aux bêtes. (p. 168). Les assimiler conduirait donc à méconnaître la spécificité humaine : le langage et la pensée. Est-ce que l'animal est suffisamment semblable à l'homme et différent de lui pour pouvoir être pris comme modèle ? La Fontaine prend les animaux comme modèles pour donner des leçons de morale. [...]
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