L'homme, animal politique, peut se considérer étymologiquement et par essence comme un être social, avide d'échanges avec ses semblables. Son épanouissement ne peut s'accomplir que dans ce « monde des hommes » que constitue la société. Il aspire donc à vivre avec ses pairs, dans une société harmonieuse et pacifiée, entretenant des rapports réciproques d'amitié et de confiance, commerçant équitablement et communiquant sans ambiguïté. Ces échanges accomplis doivent coïncider avec des rapports intra et intercommunautaires apaisés (...)
[...] Des échanges équilibrés et correctement effectués favorisent la paix] [A. Il faut régulés les échanges pour qu'ils soient bénéfiques] Pour pallier aux problèmes précédemment cités, et tout particulièrement le problème de communication, l'homme est amené à mettre en place une structure de régulation des échanges. Dans Projet de paix perpétuelle, Emmanuel Kant préconise une organisation internationale favorisant la discussion dont le déficit est selon l'auteur la principale cause des conflits. Des échanges régulés, médiatisés et une volonté générale de préserver la paix seraient les remèdes au règlement des différends par la guerre, tendance dégénérative de l'activité diplomatique. [...]
[...] Loin de favoriser la paix, ils peuvent être directement fondés dans une optique de rivalité. Si les échanges aussi bien économiques que culturels ont été nombreux entre l'URSS et les démocraties populaires pendant la guerre froide, ils n'ont fait qu'accentuer les divisions et les tensions avec le bloc de l'Ouest. Echanger pour être plus fort face à un ennemi commun nuit à la construction de la paix. En effet, cela brise la cohésion et l'harmonie de la société qui sont substituées à une politique belliciste antipacifique. [...]
[...] Il sera ici question de l'influence des échanges dans les rapports entre les hommes, de ces échanges comme déclencheurs de conflits ou au contraire comme éléments pacificateurs. Les échanges favorisent-ils la paix entre les hommes ? Base des rapports humains, n'en dictent-elles pas directement la nature, quelle qu'elle soit ? Equilibrés et régulés, les échanges ne peuvent-ils pas que favoriser la paix ? [I. Les échanges sont parfois facteurs de conflits] Les échanges constituent la plus solide manifestation des rapports humains. [...]
[...] Les échanges ne sont donc que des facteurs impersonnels dont l'influence est inhérente aux volontés des hommes. Un échange peut donc être volontairement destructeur ou volontairement pacificateur. Son éventuelle défaillance ne peut être imputable qu'à la nature humaine. Il existe cependant le moyen de se libérer de l'inconstance de cette dernière en créant des instances de dialogue ou en substituant à la fragilité humaine le rigidité et la justesse du droit. Tout est prêt pour que les échanges ne soient plus qu'un instrument infaillible dans la quête de l'idéal apaisé et pacifié des sociétés humaines. [...]
[...] En volant, en refusant de négocier, l'homme fuit l'échange et nuit à la cohésion de la société. Les guerres indiennes, lors de la conquête de l'ouest sont un exemple de refus d'échange qui s'est révélé dévastateur. La rencontre avec le semblable a alors été évité sous prétexte que les indiens n'avaient pas à être considérés comme des pairs par les européens. Au nom du racisme, l'échange est devenu, à cause de son absence, facteur de conflit. [B. Un échange faussé est facteur de conflits] Même présent, un échange peut s'avérer dangereux pour la paix, lorsqu'il est déséquilibré ou défaillant. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture