Kant explique que « L'homme est un animal qui a besoin d'un maître ». Grâce à cette citation, l'auteur met en parallèle homme et animal afin de montrer que les êtres humains ont un comportement qui les pousse à être gouvernés. « Homme » désigne le plus évolué des êtres vivants, appartenant à la famille des homini¬dés et à l'espèce Homo sapiens. Sa dite « supériorité » fait de lui l'élément dominant de la nature. Mais comme le dit Kant, ses faiblesses le rendent nécessiteux d'être encadré par une autorité. Traditionnellement défini comme « animal doué de raison », l'homme est aussi, selon Aristote, un « animal politique ». « Besoin » concerne ce qui est nécessaire à l'existence, à la conservation ou au développement d'un être vivant. En dehors des besoins strictement vitaux (boire, manger, dormir), on peut identifier chez l'homme des besoins spirituels et moraux (aimer, être aimé, être reconnu, etc.) dont semble dépendre son épanouissement. « Gouverner » signifie administrer, diriger un Etat, ou bien, orienter, diriger une embarcation, ou encore, régir, dominer quelque chose ou quelqu'un. De ce fait, nous pouvons nous demander s'il y a nécessité pour les hommes d'entrer dans une relation de soumission à l'égard d'une instance ayant pouvoir de coercition, qui détermine, au besoin par le moyen de la force, la conduite qu'ils doivent adopter ? C'est-à-dire est-ce que les hommes ont besoin d'êtres placés sous l'autorité commune d'un pouvoir politique, ayant pour fonction d'assurer la cohésion sociale par le moyen des lois régissant le comportement des uns à l'égard des autres ? Au premier abord, partout, de fait, les hommes sont gouvernés. D'une part, un tel état de fait non seulement ne va pas de soi, ainsi que peut l'attester l'idée d'état de nature (état dans lequel les hommes auraient vécu initialement en dehors de toute organisation politique), mais que d'autre part ce même état de fait a pu faire l'objet d'une contestation plus ou moins vive de la part des anarchistes notamment, hostiles à toute forme de gouvernement. Ce sujet pose alors quelques problèmes tels que : Comment concilier la liberté avec l'exercice d'un pouvoir souverain exercé par des hommes qui pourraient se conduire en maîtres? Ou bien, peut-on imaginer une société sans gouvernement ?
[...] En l'absence de loi, les hommes ont effectivement besoin d'être gouvernés, dirigés par un pouvoir politique d'autant plus fort qu'ils sont faibles devant leurs passions. Il semble que, en l'absence de loi, les hommes ont effectivement besoin d'être gouvernés, dirigés par un pouvoir politique d'autant plus fort qu'ils sont faibles devant leurs passions. Mais, l'instauration de la loi a un rôle pédagogique, d'éducation qui leur permet d'accéder à la liberté et à l'exercice d'un pouvoir partagé. Le passage à l'état politique apparaît comme nécessaire : un supérieur doit gouverner le reste du peuple afin d'établir l'ordre basé sur la raison. [...]
[...] L'Etat est, dans la démocratie, le seul moyen nécessaire pour la réalisation des aspirations individuelles. Il faut une autorité pour, une organisation pour protéger la liberté de chacun contre les empiètements de chacun. Selon Alain, «Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance, il assure l'ordre ; par la résistance, il assure la liberté La loi est la réalisation même de la liberté : l'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est la liberté (Rousseau). Cependant, comme le souligne Churchill, La démocratie est le pire des systèmes à l'exception de tous les autres La mise en place d'une autorité est selon lui contestable, et critiquable, mais la démocratie est plus légitime que les autres types de régimes (oligarchie par exemple). [...]
[...] Donc, les hommes ont besoin d'être gouvernés sinon la société est plongée dans le désordre. Comme dans Le Prince de Machiavel où celui-ci conseille de ne se reposer en rien sur l'opinion qui est changeante, superficielle, ou basée sur des idées de gens en général lâches et ingrats. Un dirigeant doit user de force et de ruse pour prendre le pouvoir. Donc, pour que l'ordre établi profite à tous, chaque citoyen doit se soumettre aux décisions du pouvoir politique. Ensuite, le gouvernement peut être critiqué, notamment par le mouvement anarchiste, qui montre qu'une autorité n'est pas nécessaire. [...]
[...] Si les hommes ont effectivement besoin d'être gouvernés, c'est au sens d'être administrés par des serviteurs de la loi et non par des maîtres. Ainsi, chaque individu est libre, et a le droit de ne pas se soumettre à un pouvoir. Pour terminer, l'obéissance au pouvoir n'est pas une soumission aveugle, car chaque individu est capable d'utiliser son esprit critique, et donc de se gouverner soi-même. La hiérarchie née de l'autorité mise en place, pose alors le problème de la légitimité. [...]
[...] Le passage à l'état politique apparaît également comme nécessaire : un supérieur doit gouverner le peuple afin d'établir l'ordre basé sur la raison. Un gouvernement semble alors nécessaire au maintenir de la justice et de la paix dans un pays car il dispose de moyens plus importants qu'un individu isolé. Cependant, l'obéissance au pouvoir n'est pour autant pas une soumission aveugle, car chaque individu est capable d'utiliser son esprit critique, et donc de se gouverner soi-même. L'homme est ainsi en droit de refuser de se soumettre au pouvoir si celui-ci ne respecte pas les libertés individuelles : l'homme a donc besoin d'être gouverné mais reste maître de ses convictions et de sa liberté face à l'ordre établi, devant lequel il peut ne pas s'incliner. [...]
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