Dissertation philosophique ayant pour sujet : "Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ?". Elle met en relief le paradoxe qui réside entre cette volonté propre à chaque homme de satisfaire ses intérêts personnels et d'accomplir sa liberté, et ce constat qu'est la vie en communauté.
[...] Les hommes ne vivent-ils en société que par intérêt ? Je vois le mal sur cette terre écrivait Jean-Jacques Rousseau dans l'Emile, concernant les hommes vivant en société. Pour lui, le passage à l'Etat de société ne résulte pas d'une évolution naturelle mais davantage d'un processus de dénaturation de l'être humain. En ce sens, le regroupement d'individus en communauté ne peut aboutir qu'à l'absence de respect de l'autre, à la dépossession de soi, à la déchéance de l'être bon qu'est l'homme par nature. [...]
[...] C'est pourquoi l'homme est à la fois un animal social mais aussi une perte en recherche de reconnaissance et d'affirmation. Ainsi, Emmanuel Kant dénonça l'insociable sociabilité de l'homme Par conséquent, la complexité de la société humaine semble résider dans le fait qu'elle doive satisfaire l'intérêt général tout comme les intérêts personnels. Dès lors, seul, l'état de société apparaît insuffisant pour contenir la multitude En ce sens, Spinoza pensait, sous le nom d'Etat, instaurer une structure supérieure qui aurait pour fonction de coordonner les fins personnelles, créant par la même une cohésion au sein de la société. [...]
[...] Pour l'auteur, ce qui prévaut dans la nature ce n'est pas la société mais le désir commun d'affirmation. Aussi, une société où les individus ne tendent qu'à obtenir le pouvoir ne peut que supposer la perte des membres qui la composent. Il semble donc qu'en se rassemblant, les hommes cherchent en tout premier lieu à répondre à des fins personnelles. Or, il apparaît que leur égoïsme, leur volonté d'affirmation ne puisse que se confronter et s'opposer, aboutissant par la même à une guerre incessante entre les hommes. [...]
[...] En effet, dans quel but les hommes cherchent-ils à se rassembler en communauté si l'Etat de société les renvoie leur incapacité à vivre ensemble ? En ce sens, quel est le motif qui justifie cette volonté d'unir des êtres qui se caractérisent par leur singularité ? Nous verrons tout d'abord que si le rassemblement des hommes en société ne résulte que de tentatives individuelles de répondre à des fins personnelles, les êtres humains apparaissent aussi comme naturellement disposés à vivre ensemble, ce qui nous conduira à nous demander comment la société peut réaliser la volonté unique d'un mouvement pluriel. [...]
[...] Les hommes ne vivraient donc pas en société par intérêt, mais par nature En effet, l'être humain serait naturellement dépendant d'autrui et ne trouverait de concrétude qu'au sein d'une communauté. Or, si tous les hommes apparaissent de fait comme des animaux politiques ils n'en demeurent pas moins des individus caractérisés par leurs différences. Aussi, il ‘s'agit de comprendre comment la société, une et distincte, peut répondre aux attentes de la diversité. Si l'on définit la société en tant que regroupement d'individualités, structuré par des liens de dépendance réciproque et évoluant selon des schèmes réglés, il apparaît alors que celle-ci ait pour but d'englober une multiplicité de caractères distincts. [...]
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