« Tout ce qui n'est que suffisant, ne suffit jamais », cette citation de Marivaux illustre parfaitement la complexité du genre humain, inévitablement tiraillé entre désir et besoin. Le désir étant bien évidemment apparenté à la nécessité, mais aussi et surtout à l'envie d'atteindre l'inaccessible, voire bien souvent l'inutile. Il existe en effet plusieurs définitions du besoin, la plus générale étant l'expression d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique (boire, manger, dormir). Le désir étant, quand-à-lui considéré comme une dimension fondamentale de l'existence, apparenté à une aspiration, une envie d'obtenir quelque chose ou quelqu'un. Alors, comment faire la part des choses ? Le désir est-il un besoin nécessaire à l'Homme ? Dans un premier temps, il semblerait judicieux de faire la distinction entre désir et besoin, comme le souligne en particulier Epicure. Puis, nous verrons que le désir est le moteur de l'Homme, et propre à l'âme humaine.
Tout d'abord, le principal désir est toujours le besoin. De par sa définition même, le besoin est, pour les êtres vivants, une sensation de manque, de privation, d'insatisfaction qui les pousse à accomplir des actes perçus comme nécessaires, voire indispensables. Le but étant de faire disparaître cette sensation de manque par la satisfaction du besoin. Epicure, dans Lettre à Ménécée, a d'ailleurs mis au point une « économie rationnelle des désirs ». Parmi eux, les désirs naturels nécessaires, qui correspondraient plus ou moins au besoin. Ces désirs correspondent à un besoin fondamental du corps, un besoin physiologique, à savoir : boire, manger, dormir. En effet, j'ai faim, je désire manger, mais surtout, j'en ai besoin. Prenons pour exemple les poilus de la 1ère Guerre Mondiale, l'absence de nourriture et d'hygiène y étaient insupportables. Se nourrir ou se laver devenait plus que vital, et n'était en aucun cas une envie superflue, un désir inutile. Dans la logique des choses, l'Homme désire forcément ce dont il a besoin, le désir devient « vital ».
Mais désir et besoin sont deux termes qui ont tendance à se rejoindre quand il s'agit de nécessité, la frontière paraît difficile à délimiter clairement. En effet, certains désirs relèvent du besoin, par exemple le désir d'être aimé peut être pris comme un besoin (...)
[...] Dissertation de Philosophie Terminale ES Sujet : Les Hommes désirent-ils que ce dont ils ont besoin ? Introduction : Tout ce qui n'est que suffisant, ne suffit jamais cette citation de Marivaux illustre parfaitement la complexité du genre humain, inévitablement tiraillé entre désir et besoin. Le désir étant bien évidemment apparenté à la nécessité, mais aussi et surtout à l'envie d'atteindre l'inaccessible, voire bien souvent l'inutile. Il existe en effet plusieurs définitions du besoin, la plus générale étant l'expression d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique (boire, manger, dormir). [...]
[...] C'est ainsi que s'installe également la notion de rivalité. La mode en est un bel exemple : pourquoi ai-je acheté ce pull ? Parce-que je le désire vraiment, parce qu'il est à mon goût, que j'en ai besoin ou tout simplement parce que j'ai vu une star le porter dans un magazine ? Cet exemple permet de mettre en relief le fait que le désir est toujours désir de l'autre (Hegel), il ne porte donc pas sur un objet réel mais sur le désir d'autrui (puisqu'il le désire, alors c'est que cet objet est particulier, génial, je dois donc le désirer à mon tour). [...]
[...] De là s'est construite une thèse, une réflexion impliquant le fait que le désir est avant tout moteur de l'Homme et que les désirs autres que ceux du besoin purs sont indispensables. C'est d'ailleurs en grande partie grâce à ceux-ci que le monde d'aujourd'hui est ce qu'il est, et sont en grande partie à l'origine de l'incroyable évolution humaine. Pour finir, à travers cette réflexion s'est illustrée la faille du genre humain : l'ignorance et l'incapacité de définir rationnellement leurs besoins réels et la corruption de la société dont ils sont victimes. [...]
[...] L'ennui, crainte permanente de l'Homme, conduirait à se rendre compte de sa condition humaine, à savoir faible et mortelle (comme l'aborde Pascal dans les Pensées). Le désir doit être vu comme moteur de l'Homme et non comme une fausse piste. Il ne faut pas non plus oublier que les désirs sont en grande partie modelés par la société, qui les détermine et les produits. A grands renforts de publicités, la société nous dicte ce qu'il est bon de désirer. Dans cette société de consommation, les désirs sont devenus modelables et influençables. [...]
[...] Et comme le disait Oscar Wilde : Mieux vaut avoir des remords que des regrets Conclusion : Ainsi, pour répondre à la question : Les Hommes ne désirent-ils que ce dont ils ont besoin ? nous pouvons donc dire que, de façon presque évidente, oui, l'Homme désire ce dont il a besoin. De par la classification des désirs selon Epicure, nous avons vu que l'Homme désire en premier lieu ce dont il a besoin, de façon vitale. Cependant, l'Homme se distingue de l'animal par sa capacité à désirer autre chose que ce dont il a besoin, à chercher à atteindre un bonheur de façon différente. [...]
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