Quand, dès les premières secondes du premier janvier 2000, les bouchons de champagne ont sauté dans le monde entier pour célébrer la dernière année du deuxième millénaire du calendrier grégorien, bon nombre d'autres calendriers n'indiquaient aucun chiffre rond. La date du premier janvier 2000 correspondait au onzième jour du mois 11 de l'année du Lapin et de la seizième année du cycle actuel de soixante ans du calendrier chinois, et au onzième jour du mois de Pausha, en l'année 1921 de l'ère Saka selon le calendrier solaire hindou. Ces considérations soulignent à propos la complexité de la mesure du temps. Celle-ci se remarque sur l'outil bien familier qu'est le calendrier. Ce mot trouve son origine dans le latin : calendarium qui veut dire livre d'échéance et calendae qui veut dire pour les romains le premier jour du mois.
Les civilisations hindoue, chinoise, et européenne présentent des calendriers sensiblement différents, révélant une conception du temps spécifique. En effet le calendrier occidental reflète une conception du temps linéaire : le temps s'inscrit dans une trajectoire qui va du commencement du monde à sa parousie. Deux conceptions différentes du temps, cyclique et linéaire, se font jour dans les anciens textes chinois. Le temps est considéré comme un fil ou une ligne reliant le passé au présent. C'est le point de départ à partir duquel les hommes peuvent retrouver leurs ancêtres et la permanence de leur lignée, remontant les générations les unes après les autres. Mais le temps est aussi considéré comme une échelle ou un sentier au long duquel se déroulent inflexiblement les cycles toujours répétés de la vie, de la mort et de la réincarnation, cycle que l'on reconnaît dans le mouvement des étoiles, la croissance et le dépérissement de la végétation, la naissance des enfants et la mort des grands-parents. Pour que la vie soit pleine et harmonieuse, il est indispensable de savoir quel stade du cycle on a atteint. On rencontre aussi dans l'hindouisme certains aspects cycliques du temps. Le cycle principal est le dharma, soit le processus de la naissance, de la croissance, du déclin et de la mort. Aucun des éléments du dharma n'existe ni ne peut exister isolément. Le rôle de l'homme, durant sa vie terrestre consiste, dans l'hindouisme, à se conduire aussi bien que possible en fonction de l'état où l'a placé sa naissance. Et, tout comme l'homme est appelé à se réincarner continuellement, le monde dans lequel il vit est sans cesse recréé. Cependant malgré ces différences, ces calendriers se rejoignent par leur origine, leur mécanisme, leur motivation, etc.
Ainsi ces trois calendriers posent la même réalité de la mesure du temps. En effet l'homme par le calendrier exprime sa volonté de mesure, d'action, de maîtrise du temps ; quoique son écoulement échappe à l'homme. Ainsi, le calendrier montre t-il le pouvoir de l'homme sur le temps ?
Tout d'abord le calendrier traduit de façon intangible le cycle du temps dans toute les sociétés ; mais l'homme, par le calendrier, cherche, d'une société à l'autre, à instituer, à soumettre le temps. En définitive, le calendrier permet à l'homme de s'échapper de l'emprise du temps destructeur, en accédant au monde sacré, divin, éternel.
[...] En effet l'homme a besoin de se défouler, de décompresser, de célébrer et le calendrier doit donc prendre ces conditions en compte. Ainsi, comme le stipule le Code du travail (article L22-1), il existe, en France, onze jours fériés : le 1er janvier, le lundi de Pâques, le 1er mai, le 8 mai, le jeudi de l'Ascension, le lundi de Pentecôte, le 14 juillet, l'Assomption (15 août), la Toussaint (1er novembre), le 11 novembre, le jour de Noël. On remarque, cependant, que comparée à l'animal, l'horloge biologique de l'homme est moins aliénante. [...]
[...] En un mot tout cela irrite des esprits rationalistes, et ne peut que refléter l'obscurantisme politico-religieux de l'ancien régime. D'où l'ambition, par réaction, d'une clarté géométrique. Et c'est pourquoi on décimalise. Le calendrier présente donc des mois de 30 jours, chaque mois divisé en décades, c'est-à-dire en période de dix jours et chaque journée en 10 heures. Ces jours de la décade furent dénommés numériquement : Primidi, Duodi, Tridi, Quartidi, Quintidi, Sextidi, Septidi, Octidi, Nonidi, Décadi. Inévitablement des jours supplémentaires durent être créés ; c'est durant ces jours complémentaires annuels qu'on associa les fêtes de la Vertu, du Génie, etc. [...]
[...] Il est accompagné de ses quatre épouses, Samjna (la connaissance), Rajni (la Reine), Prabba (la lumière), et Chaya (l'Ombre), ainsi que ses deux compagnes Usahas (l'Aurore) et Pratyusha (le Crépuscule), qui lancent des flèches avant et après le Dieu. De même, dans la Rome antique, le Soleil était une divinité appelée Phoebus ; il gouvernait aussi un char à quatre chevaux. En Chine, le dieu soleil est Shen Yi (l‘archer divin). Il est représenté par un vieillard dansant et tenant le Soleil. Celui-ci est marié avec la Lune et symbolisent la dualité de l'univers. Le soleil est yang principe masculin et la lune est yin principe féminin. [...]
[...] Cependant, malgré cette uniformisation du calendrier, quelques calendriers traditionnels persistent. Il existe en Inde quantité de calendriers plus ou moins anciens encore utilisés par certaines communautés. On peut dire qu'en général le calendrier Hindou est basé sur la lune, et compte 12 mois de 29 jours et demi. Les douze mois font donc un total de 354 jours, soit 11 jours de moins que le calendrier solaire. Pour rattraper cette différence le calendrier Hindou rajoute un mois supplémentaire : Adhik Maas chaque deux ans et demi ou trois ans. [...]
[...] Compter donne à l'homme le moyen de comprendre les rythmes de la nature et de se situer lui-même dans cette nature. Nommer et compter, soient établir l'identité et l'étendue- sont donc parmi les principales caractéristiques de l'homme. De nombreuses réformes Quoique nécessaire la maîtrise du temps est surtout difficile. En effet le calendrier grégorien d'aujourd'hui, par exemple, a demandé de nombreuses réformes. A l'époque de la fondation de Rome, le calendrier des Albains comportait 10 mois. Il fut adopté par les romains et par Romulus en particulier. [...]
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