Dissertation de philosophie sur les limites du progrès technique. Qu'appelle-t-on progrès technique ? L'homme en a-t-il vraiment besoin ? Vers quoi progresse-t-on ? Dans quelle mesure la technique, procédé aux conséquences imprévisibles et donc incontrôlables, fait-elle évoluer l'Homme ? Comment maîtriser un procédé potentiellement dangereux ?
[...] L'universalisme est certes, la meilleure solution apparente, mais ne peut trouver un achèvement durable car on n'arrête pas le progrès - nous rejoignons la thématique de Jacques Ellul. La technique est le viatique de la représentation et concrétisation du monde tel que l'Homme veut le subir. Au cours de ce devoir nous avons éludé qu'elle est le révélateur de l'identité humaine rejetant son propre déterminisme naturel, mais a contrario cette évolution ne va pas sans risque. L'Homme progresse, certes, mais comme le remarquait Jean Jacques Rousseau cité plus haut, vers quoi progresse-t-il ? [...]
[...] René Descartes dans son Discours de la Méthode établit un schéma précis et rationnel du travail indissociablement lié à la technique car le premier est l'application concrète du deuxième dans un univers réel selon lequel l'Homme, par la compréhension des lois naturelles nommées déterminismes naturels, les connaissant préalablement, agit sur ces derniers en inventant de nouveaux moyens pour atteindre une fin légitime. Concrètement, c'est parce que je sais que x quantités de bois retient l'eau que je construirai de telle manière un barrage n'existant pas dans la Nature mais légitimant ma fin : retenir l'eau. De fait l'homme est bien comme maître et possesseur de la Nature. Mais plus que cela, le travail par la technique étant le moyen concret d'affronter le réel, il est une aliénation nécessaire à l'acquisition d'une plus grande liberté. [...]
[...] Inversement, si je ne crois pas au progrès technique, je nie toutes les transformations que l'Homme a appliquée au réel. Ne pas croire au progrès technique, c'est ne pas admettre les potentialités évolutives des conditions de la vie humaine par l'Homme lui-même. Ainsi dans quelle mesure la technique, procédé aux conséquences potentiellement imprévisibles et donc incontrôlables, fait- elle évoluer l'Homme vers un progrès nécessairement mal défini car jusque- là inconnu ? Nous conviendrons d'étudier ce problème selon l'analyse de la technique comme moyen d'affirmation de l'Humain d'une part, mais un moyen potentiellement dangereux et imprévisible d'autre part pour enfin terminer sur une certaine réglementation de celle-ci, soit une légalisation dans le but d'une légitimation. [...]
[...] Ainsi, pour faire respecter ce principe et conserver une part de maîtrise non dangereuse pour l'intégrité humaine, la technique doit être encadrée, réglementée : légalisée. Seules les lois peuvent régler fermement et arbitrairement l'utilisation et l'appréhension d'une technique. De ce fait, la législation légitime une utilisation précise d'une technique : alors que la fécondation in-vitro est autorisée, la France interdit toute autre exploitation de cellules souches. Ce n'est pas parce que l'on peut que l'on doit. Pour autant, un autre débat se pose : quelles normes appliquer ? [...]
[...] De fait, il y a une absence de remise en question préalable à l'utilisation de la technique. Ce prêt-à- consommer crée une relation de dépendance de l'Homme à sa technique comme le souligne Maurice Clavel dans Qui est aliéné ? : Pour inventer un objet dont on a besoin on réclamera d'autres objets qui en réclameront d'autres pour leur propre fabrication, etc. De fait l'Homme croit à sa liberté alors que l'application d'une technique au réel demande un enchaînement d'autres. [...]
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