La vérité s'oppose tant au mensonge qu'à l'erreur. Mais dans les deux cas elle signifie un discours juste c'est-à-dire reflétant la réalité , exprimant ce qui est réellement. Avoir peur de la vérité c'est donc, plutôt qu'accepter la réalité, préférer le mensonge, l'erreur, ou encore l'illusion. La question pourtant ne porte pas sur l'erreur dans la mesure où l'erreur n'est pas volontaire : on peut donc difficilement envisager l'idée que l'homme, par peur de la vérité, préférerait l'erreur, puisque cela sous-entendrait que l'erreur est alors un choix volontaire. De même en ce qui concerne le mensonge : l'homme ne désire que bien rarement qu'on lui mente.
Savoir si l'homme a peur de la vérité implique donc de s'interroger sur ce problème : l'homme a-t-il peur d'être confronté à la réalité, préfère-t-il vivre dans l'illusion ?
[...] L'homme a t-il peur de la vérité ? Analyse de la question pour préciser le problème qui sera discuté La vérité s'oppose tant au mensonge qu'à l'erreur. Mais dans les deux cas elle signifie un discours juste c'est-à-dire reflétant la réalité , exprimant ce qui est réellement. Avoir peur de la vérité c'est donc, plutôt qu'accepter la réalité, préférer le mensonge, l'erreur, ou encore l'illusion. La question pourtant ne porte pas sur l'erreur dans la mesure où l'erreur n'est pas volontaire : on peut donc difficilement envisager l'idée que l'homme, par peur de la vérité, préférerait l'erreur, puisque cela sous-entendrait que l'erreur est alors un choix volontaire. [...]
[...] C'est bien pourquoi il cherche aussi, passionnément, la vérité. Pour assurer cette cohérence. Scientifiquement, l'homme construit et reconstruit sans cesse ses connaissances, pour chaque fois s'approcher davantage de la réalité et en obtenir une représentation plus entière, globale. L'homme n'a pas peur de la vérité, mais doit toujours reconstruire son rapport à la réalité pour pouvoir intégrer les dimensions nouvelles qu'elle lui offre, à la cohérence de ses représentations. C'est ce qui explique tout autant le phénomène de l'illusion que la réalité de la recherche, passionnée, de la vérité. [...]
[...] Ce que nous pouvons observer très souvent à l'issue de procès. La vérité a une vertu cathartique, c'est-à-dire qu'elle libère, qu'elle purifie, celui qui l'entend ou la dit. On attendra d'un accusé qu'il "avoue la vérité" même si on la connaît déjà, et lui-même s'avouera "libéré" de l'avoir dite. La recherche de la vérité, la passion pour la vérité est donc une caractéristique de l'homme, peut-être plus encore que sa "peur" de la vérité. Comment alors comprendre la relation double qu'il entretient avec elle ? [...]
[...] L'enjeu ici consiste à préciser ce qui, dans le rapport de l'homme à la vérité, peut expliquer cette double relation. Développement possible L'homme a peur de la vérité : il préfère le confort de ses certitudes et préjugés à la connaissance de ce qui est. Cf Platon et l'Allégorie de la caverne. Socrate sera mis à mort pour avoir incité la jeunesse athénienne à chercher la vérité, et plus tard Giordano Bruno brûlé sur les bûchers de l'Inquisition pour avoir soutenu les thèses de Galilée. [...]
[...] Or c'est précisément ce même besoin qui nous pousse aussi à rechercher la vérité ! Il y a ici un paradoxe : mais aussi une clef pour comprendre cette relation ambiguë que nous avons avec la vérité. Refus, peur, ou passion : il ne s'agit jamais de la vérité en tant que telle mais de soi-même, et de notre rapport au réel, et de ce besoin de cohérence. Conclusion : l'homme n'a pas peur de la vérité, mais de la réalité. Lorsqu'il la fuit c'est la réalité qu'il fuit. [...]
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