Si vous demandez à des personnes partout dans le monde ce que leur évoque le mot « solitude », ils vous répondront probablement qu'ils s'imaginent un vieux sage complètement isolé, vivant en autarcie et qui pense et médite à longueur de journée. Il paraît par conséquent évident que l'homme seul peut bien penser. Voire même que l'homme seul pense bien. Mais définir la solitude, c'est-à-dire le fait d'être seul, ne se résume pas seulement l'isolement complet. Comme tout concept, la solitude admet plusieurs définitions ; en plus de celle déjà évoquée, on peut ajouter qu'un homme parmi les autres peut paradoxalement être seul. En effet, l'homme qui possède une opinion différente, qui pense différemment est également seul à sa manière. Mais est-ce que parce que cet homme pense différemment qu'il pense bien ou mal ? Il faut distinguer le vraiment bien du comportement conformiste. Effectivement, le vraiment bien est la norme idéale de ce qui doit être, cela peut se rapprocher du juste, du bon ou encore du propice au bonheur. En outre, ce vraiment bien, en plus d'être la norme idéale de ce qui est, est aussi la norme idéale d'une pensée accomplie, d'où découle la logique, et l'ajustement au réel. D'autre part, le bien peut également être considéré comme la pensée ou le comportement conformiste, c'est-à-dire ce qui crée l'approbation d'autrui. Bien penser serait donc le fait de former des idées, de concevoir par l'esprit et par l'intelligence ou bien de combiner et d'organiser des concepts ou des idées puis leur donner un sens dans le but d'atteindre ces normes idéales et le conformisme. Mais alors, l'homme seul peut-il bien penser ? C'est-à-dire : l'homme qui n'est pas influencé a-t-il la capacité, la possibilité de former des idées conformes aux normes idéales grâce à son esprit et son intelligence ; ou bien au contraire, l'homme n'en ai pas capable, c'est-à-dire que la solitude rendrait l'homme délirant et le ferait donc s'éloigner du juste, du bon et du raisonnable ?
[...] Mais lorsque l'esprit n'est plus confronté à la société sur le long terme, la déconnexion de la pensée avec la réalité est inévitable. L'individu n'est plus attentif aux relations entre individus par exemple. D'ailleurs, un homme complètement isolé ne peut pas éprouver certains sentiments comme la jalousie ou l'amour puisque sa situation ne leur donne pas lieu d'être. Finalement, il aura d'autant plus de mal à penser le juste ou le bon dans la mesure où il ne subsiste aucun repère qui puisse orienter sa pensée. [...]
[...] L'homme en tant qu'individu seul dans une société peut-il bien penser ? On sait qu'il pense ce qui est conformiste mais est-ce que la société qui l'entoure lui permet d'atteindre les normes idéales ? Être seul dans une société, c'est aussi partager une idéologie avec un groupe restreint d'individus. L'homme qui fait partie d'un groupe représente une minorité dans la population. Penser en minorité serait alors synonyme de non-conformisme puisque la majorité de la population ne pense pas comme eux : il y a divergence de pensées. [...]
[...] Ceci amenant chez l'homme la confusion et un état déboussolant. Prenons l'exemple de l'homme qui a fait naufrage et qui s'est retrouvé sur une île déserte pendant des années. A force de ne pas avoir de contact avec d'autres hommes et parce que l'homme est grégaire par nature, il cherchera naturellement à se trouver un ami, un être à qui se confier. S'il a de la chance, il trouvera un animal comme un oiseau ou une souris. Sinon, il se repliera sur quelque chose d'inanimé pour faire disparaître son manque de communication. [...]
[...] C'est donc se couper et s'affranchir des idéologies, des préjugés ou encore des idées toutes faites Il ne subsisterait par conséquent aucune pensée qui ne soit pas passée au crible de la réflexion individuelle. On ne peut retenir ce qu'on nous a appris ou communiqué puisque ceci n'est pas le fruit de l'individu que nous constituons. Mais est-ce alors possible voire même souhaitable de penser par soi-même ? Existe-t-il une personne qui n'ait pas bénéficié du savoir d'autrui afin d'enrichir sa pensée ? [...]
[...] Le racisme ne reflète donc pas une norme idéale, elle n'est pas en accord avec la réalité et n'est par conséquent ni juste ni bonne. Le danger du phénomène de groupe est que celui-ci peut prendre de mauvaises décisions ou des décisions irrationnelles, même si les individus du groupe auraient personnellement (et donc en pensant par eux- mêmes) pris une autre décision. Dans une telle situation de pensée de groupe, chaque membre du groupe essaye de conformer son opinion à ce qu'il croit être le consensus du groupe sans se poser la question de ce qui est réaliste. [...]
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