Homme sans mémoire, liberté, passé, souvenirs, ignorance libératrice, conscience, John Locke, illusion, choix constructifs, instinct, enfance, tristesse, nostalgie, Sigmund Freud, censure, traumatisme, indépendance
Dans les sociétés actuelles, dès le plus jeune âge, on a tendance à accorder une certaine importance aux faits historiques dans l'apprentissage et l'éducation. Pourtant, quand on se questionne sur cette connaissance du passé, on peut penser qu'elle n'est pas nécessairement bénéfique aux individus et notamment à leur liberté. Pour commencer, on pourrait définir un homme libre comme un individu qui est en capacité de faire ses propres choix, de savoir qu'il les fait, de savoir pourquoi et comment il les fait.
[...] Sans mémoire et donc sans conscience, l'homme ne sait pas se différencier des autres objets du monde et n'est pas capable de prendre de la distance avec ce qui l'entoure. Il ne peut faire la distinction entre son corps et son esprit, ceux-ci font alors obstacle à sa liberté, car il vit alors une fois de plus dans l'incompréhension de ce qui l'entoure. Il se confond avec tout ce qui lui est extérieur ne pouvant alors faire des choix constructifs. [...]
[...] Il n'a rien sur quoi se reposer pour avoir des objectifs, l'existence de l'homme n'a alors plus de sens. Par exemple, si un homme sans mémoire rencontre dans sa vie un échec, il ne sera jamais en capacité de s'en rendre compte et le répètera sans cesse. Il ne sera alors pas libre dans la mesure où il sera prisonnier de sa situation, incapable d'en sortir, incapable de faire un autre choix puisqu'il ne saura pas que c'est le mauvais. Puis un homme ne peut pas être libre s'il ne se connait pas. [...]
[...] D'une part, pour que l'homme soit libre c'est à dire indépendant sans que rien ne l'incite à agir d'une manière ou d'une autre, il faut qu'il soit le seul auteur de sa pensée et de ses actes. Ainsi il pourra faire des choix en fonction de lui-même. Si l'homme n'a pas de mémoire, il ne la subit pas, c'est-à-dire que le passé n'est présent en aucun cas en lui lors de ses réflexions. La seule influence qu'il peut connaître est celle du monde qui l'entoure, mais celle-ci est contrôlable, car à la différence de la mémoire qui est un élément dont l'homme ne peut se détacher, il peut l'analyser et la repousser. [...]
[...] Cela peut se traduire comme une censure de certains éléments de notre mémoire qui ont été traumatisants. Notre vie est alors guidée par certains actes dont on ne connait ni la cause ni la nature et dont l'apparition nous paraît aléatoire. Si nous sommes l'auteur d'actes dont nous n'avons pas conscience, c'est que nous ne pouvons les contrôler, ne pouvons choisir de les réaliser, ne sommes plus maîtres de notre corps et de notre esprit, autrement dit nous ne sommes pas libres. [...]
[...] Il ne suffit pas de croire que l'on est libre pour l'être. La réflexion sur les composantes du sujet a permis la résolution partielle du problème, du rôle de la mémoire dans la liberté de l'homme et ce que cela implique. On obtient des réponses objectives bien qu'insuffisantes pour épuiser l'ensemble du problème. De plus, cela soulève certains problèmes pour la philosophie. Si un homme sans mémoire n'est pas libre, alors cela remet en question la responsabilité du sujet lors d'amnésies par exemple. [...]
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