L'Homme qui a créé la notion de temps pour organiser sa vie (trois événements clé la composent ainsi : la naissance, la vie et la mort), s'est donc trouvé piégé par sa créature : comme l'écrivait Lagneau, « le temps est la marque de mon impuissance », par plusieurs aspects (...)
[...] Car le temps, irréversible, lui impose de suivre une bonne conduite, notamment morale, puisque tout acte mauvais sera à jamais inscrit dans la conscience morale de l'individu, entraînant des sentiments aussi désagréables que difficilement réparables que sont le regret d'une erreur . ou les remords d'avoir fait du mal à autrui par exemple La conscience morale de l'homme se trouve ainsi emprisonnée par le temps, qui la contraint à se tenir dans le droit chemin ou à en payer les conséquences sempiternellement. [...]
[...] A une autre échelle que celle de l'individu, la collectivité constitue le principal lieu de mémoire, celui sur lequel le plus souvent l'homme se repose, dans ses connaissances (sa culture, ses coutumes par exemple) ou dans ses pratiques (comme le rôle assigné aux hommes et aux femmes au sein d'une société), sans que nécessairement il s'en rende compte. Il existe autant de lois que de pays dit le proverbe, et celui qui ne voyage pas ne s'aperçoit pas de la pluralité et de la diversité de ces connaissances et ces pratiques. A ce titre, la mémoire est un enjeu qui dépasse la simple personne individuelle. [...]
[...] Comment ce temps l'entrave-t-il ? L'Homme qui a créé la notion de temps pour organiser sa vie (trois événements clé la composent ainsi : la naissance, la vie et la mort), s'est donc trouvé piégé par sa créature : comme l'écrivait Lagneau, le temps est la marque de mon impuissance par plusieurs aspects. Au sein de l'esprit humain se trouve la mémoire, qui dénote d'un effort réel de l'esprit pour conserver, organiser et identifier ses souvenirs dans le temps. Elle piège l'Homme dans le temps instaurant cette distinction passé-présent-avenir, soit cette notion de temps. [...]
[...] Que ce soit la création de notre mémoire par les souvenirs recomposés ou l'imaginaire qui nous libère, ou la création artistique, la création est une manière de transcender le temps, de le contourner et de s'en affranchir en réalisant une oeuvre d'art pérenne et intemporelle, qui traversera les siècle en elle-même où, si elle est détruite, dans la mémoire collective. Il s'agit pour l'homme d'infiltrer ainsi la mémoire d'autres hommes de façon durable : Les hommes meurent, tout le temps. Les livres ne meurent jamais. [...]
[...] (Folch-Ribas). Par ce travail l'âme de l'artiste, ou son souvenir s'attache et s'incarne dans l'œuvre qu'il a produite ; ainsi La Liberté guidant le peuple témoigne toujours de la volonté de Delacroix de défendre la liberté, et des millions de gens à travers le monde connaisse Delacroix. Comme beaucoup d'autres artistes, il est rentré dans le fond de culture commun à un certain nombre d'individus, et ce groupe doit aujourd'hui remplir un certain devoir de mémoire envers lui, ce qui l'a rendu quelque part éternel, c'est-à-dire, ce qui l'a sorti du temps. [...]
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