Mais "dans quelle mesure" peut signifier "dans quelles limites" : y a-t-il des limites à l'exception humaine ou l'homme s'intègre-t-il dans la nature, comme les autres êtres ? (...)
[...] On pouvait se référer au début du mythe de Prométhée, où à ce que dit Aristote de l'homme qui naît sans armes, sans chaussures L'homme occupe une place de faiblesse initiale dans la nature. Laissé à lui-même dans la nature (cf les enfants sauvages) il meurt ou ne se développe pas Mais cette faiblesse le contraint à transformer la nature : d'inférieur, l'homme devient supérieur. On pouvait reprendre la fin du mythe de Prométhée : les hommes bénéficient de l'intelligence technique qui leur permet de s'élever au-dessus des autres en transformant la nature. [...]
[...] L'homme occupe une place parmi d'autres : n'est-il pas naturel ? - L'homme est un être biologiquement défini et très proche des autres animaux qui peuplent la nature. - Darwin a su montrer qu'il y a une évolution de l'animal à l'homme, et non une différence de nature tel que le pensait Descartes. L'homme aurait "une" place dans la nature, comme les autres espèces, ni plus ni moins. - Tout être n'a-t-il pas sa place dans la nature ? Lucrèce et les stoïciens situent ainsi l'homme dans la nature, où il a sa place, comme tout être. [...]
[...] Peut-on considérer que l'homme est transcendant par rapport à la nature ? Est-il dénaturé ? 1. L'homme semble bien en un sens dénaturé. Il n'aurait pas sa place "dans" la nature, mais au-dessus d'elle. On ne pourrait alors parler de l'homme que selon une "mesure" humaine mais non naturelle à proprement parler. Même ce qui semble le plus naturel est transformé par l'homme au sens où cela prend un sens symbolique. Par exemple son corps (qu'il habille, auquel il donne une valeur faite d'image, de pudeur ) ou ses besoins transformés en désirs (au point que l'homme peut faire la grève de la faim, peut faire vœu de chasteté ou se suicider, ce qui va à l'encontre des instincts les plus naturels ) L'homme en ce sens est extérieur à la nature et n'est plus dans la nature. [...]
[...] Si l'homme connaît la nature extérieure, s'il la transforme et lui donne sens, il ne peut ni s'en passer totalement, ni s'élever au-dessus d'elle sans qu'elle ne lui résiste (décrire différentes modalités de résistance de la nature : la maladie, mais aussi les catastrophes naturelles). L'homme occupe donc bien une place particulière, mais reste dans la nature. S'il croit pouvoir l'oublier, il risque de se détruire. La nature n'est pas un outil extérieur à l'homme, dont il pourrait user et abuser : si l'homme a sa place - même particulière - dans la nature, il ne peut prétendre la détruire sans se détruire lui-même. [...]
[...] De faible et démuni qu'il était, il semble devenu supérieur à la nature, au point que l'on peut se demander s'il lui appartient encore, s'il a une place dans la nature ou au contraire s'il la domine et même la transcende. Mais lorsque les hommes se croient des Dieux, ils oublient leurs racines naturelles. Si la place de l'homme est certes particulière, là où il peut connaître la nature et la transformer, il reste qu'elle l'abrite, et qu'il ne peut ignorer être lui-même dans la nature. La nature résiste aux prétentions de toute-puissance de l'homme et lui rappelle régulièrement quelle est sa "place". [...]
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