L'Homme peut-il reconnaître en lui quelque chose de divin ?

Résumé du document

Qu'il affirme ou qu'il nie l'existence de Dieu, qu'il croie à la création divine du monde ou à son origine purement scientifique, l'Homme se sait néanmoins limité par un monde qu'il connaît, qu'il est capable de modifier et de maîtriser et par un univers mystérieux, infini et étranger qui ne
cesse de l'attirer. Il a ainsi séparé l'Univers en deux mondes distincts : le monde terrestre sur lequel il se positionne comme être supérieur et le monde divin qu'il peut seulement ressentir et non expliquer.

À ce même moment apparaît la notion de divin. L'homme a senti le besoin de croire en une valeur suprême qui lui permettrait de quitter sa condition de terrestre mortel pour tenter d'atteindre le Bien, le Beau et le Vrai. Et parce que l'Homme, doué de raison, essentiellement actif devient un créateur, un artiste du monde. Peut-il alors reconnaître en lui quelque chose de divin ?

Extraits

[...] Les religions monothéistes accordent à Dieu la toute-puissante de l'Univers et le posent comme seule force capable d'avoir fait jaillir du chaos, par le souffle vital de son Saint Esprit, un ensemble organisé d'êtres vivants, hiérarchisés les uns par rapport aux autres (règne végétal, règne animal, règne de l'Homme), voués essentiellement à vivre en harmonie. C'est ainsi que Dieu voulut créer la Terre, à l'image de son paradis. Mais l'Homme substitua à l'Eden terrestre originel un monde moins imparfait, moins absolu, fondamentalement plus humain, à l'image de sa condition. Finalement, par divin l'Homme sous-entend un ensemble de représentations hautement supérieures qui réduit à l'Unité des Idées de Perfection, de l'Absolu, de Vrai, de Beau vers lesquelles l'Homme est constamment tourné. Il a pensé Dieu comme l'Être idéal dans l'Absolu. [...]

[...] Mais, s'il a créé l'Homme à son image, s'il a engendré la condition humaine, s'il a ainsi séparé l'être mortel de l'Éden originel, il lui a insufflé une essence divine, source d'inspiration créatrice. Car si chaque visage est un miracle si chaque individu est unique, si chaque talent artistique est un don du divin alors l'Homme peut reconnaître en lui quelque chose de divin. L'Homme s'est représenté divin comme essentiellement transcendant et il manifeste, par ses actes, par sa pensée, par sa force intérieure, un peu de ce divin qui s'élève son âme au-delà de sa simple existence humaine. [...]

[...] Ainsi, Dieu a souhaité la concorde, l'Homme a engendré la discorde ; Dieu destinait à l'être humain un bonheur infini, l'Homme a connu la souffrance et la mort ; les actions humaines vouées à faire le Bien, ont généré le Mal. Qui fait l'ange fait la bête comme disait Pascal. Et le paradis promis devint un paradis perdu. L'Homme se conditionne donc, comme être impur, paradoxal, capable du Bien tout comme du Mal et dont la vie est simplement éphémère. Et si le divin signifie Unité, Perfection, Infini et souverain Bien alors l'Homme peut difficilement reconnaître en lui une forme de divin. [...]

[...] Tel que celui-ci aime l'Homme, l'Homme doit être capable d'aimer. Il révèle alors par son existence quelque chose de divin puisque chaque être est unique, chaque visage est un miracle Empli de dons divins, l'Homme est alors invité à les exploiter et à les manifester dans toute leur splendeur et leur singularité et c'est en donnant et recevant d'autrui qu'il pourra affirmer en lui la présence du divin. Mais la manifestation la plus exemplaire et explicite d'un quelque divin en l'Homme réside en son acte créateur et se révèle plus particulièrement dans le domaine de l'art. [...]

[...] L'Homme peut-il reconnaître en lui quelque chose de divin ? L'Homme peut-il reconnaître en lui quelque chose de divin ? Dieu créa l'Homme à son image il lui insuffla son essence divine, il lia sa conscience à son Esprit. Un Esprit parfait, unique, saint, tel que se le représente la foi chrétienne. Mais d'un geste fatal, Adam a rompu le pacte éternel de l'Homme avec Dieu et il a engendré la condition humaine : l'Homme est devenu pécheur, coupable mortel. [...]